J’ai confié mon ADN à 23andme et voici ce que cela raconte…

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Après avoir lu le livre de David Reich en juin dernier, je me suis laissé tenter par l’une des multiples offres disponibles sur le marché pour lancer le séquençage de son ADN (23andme, MyHeritage, FamilyTree, etc.). Les tarifs proposés varient de 79 à 199€ selon ce qu’on souhaite récupérer: origines ethniques, ou profilage des données de santé. Mon choix s’est porté sur 23andme, la société créée par Anne Wojcicki, ex-épouse de Sergei Brin (l’un des fondateurs de Google), plus par notoriété (j’avais entendu parler de cette entreprise depuis longtemps) que par réelle comparaison des services proposés. Voici un petit bilan de mon expérience personnelle, qui pourra intéresser celles et ceux qui hésitent à se lancer.

Le prélèvement d’ADN

Pour utiliser les services de 23andme, il faut commencer par prélever un peu d’ADN et le leur envoyer. Rien de plus simple. Pour cela, on commence par commander un kit sur le site de l’entreprise, en indiquant ce qu’on veut obtenir (données généalogiques et/ou données de santé).

Après avoir payé en ligne et créé votre espace privé, vous recevez une boîte qui contient un petit tube dans lequel vous allez cracher – oui, on prélève l’ADN de votre salive. Vous glissez le tube hermétiquement fermé dans une enveloppe pré-affranchie, vous postez le tout, et vous attendez quelques jours…


On crache dans la pipette, et le tour est joué !

Un premier mail de l’entreprise vous confirmera la bonne réception du kit, puis un second mail quelques jours après vous prévient que vos données sont prêtes. Vous vous connectez alors à votre espace privé, et vous pouvez alors consulter les résultats du séquençage.

Note: l’application iPhone n’est pas disponible dans l’AppStore français.

Les résultats du séquençage

Les données de séquençage sont fournies en données brutes à télécharger (fichier zip de quelques Mo) qu’on peut utiliser dans divers autres services d’analyse de l’ADN (comme GEDmatch), ou via une interface graphique assez simple, où 23andme vous explique vos origines.


Rien à dire, je suis un vrai « tune »

La première vue fournie est une vue géographique: 23andme analyse l’origine géographique de votre ADN. Dans mon cas, l’origine nord-africaine est particulièrement explicite. 23andme confirme ce que je savais déjà, que mes grands-parents et arrières-grands-parents habitaient en Tunisie. Rien de neuf sous le soleil. Mais le site va plus loin, et m’explique qu’une partie de mon ADN provient d’une souche moyen-orientale (22%), d’une souche italienne (15%) et que mon patrimoine génétique recèle, dans une moindre mesure (autour de 2%) des origines ibériques et Ashkénaze. Pas de grosse surprise dans mon cas, finalement.

La vue chronologique est plus intéressante. Elle confirme mon ascendance nord-africaine, mais la situe dans le temps. Elle indique également un ancêtre d’origine moyen-orientale vers la fin du 19ème siècle. Et elle mentionne une ascendance italienne, ce dont m’avait parlé ma mère: une branche de sa famille s’appelait Valensi, et venait d’Italie. Cette famille compte d’ailleurs un ancien diplomate à la cours du Bey (le Général Valensi) ainsi que le Rav Guez, qui a longtemps été le Rav HaKotel !

En remontant dans le temps, 23andme mentionne des ascendants d’origine ibérique et Ashkénaze. Je n’ai pas de détails là-dessus, si ce n’est que la famille Valensi étai d’origine Livournaise, c’est à dire des juifs Portugais invités à résider à Livourne au 16ème siècle, qui iront s’installer en Tunisie au 18ème siècle environ, comme c’est expliqué dans cet excellent livre.


Haplogroupe, au Scrabble, ça fait combien de points?

23andme fournit également les haplogroupes auxquels on appartient, par l’ascendance maternelle ou paternelle. Rien de très clair là-dedans, les explication d’un spécialiste en génétique seraient appréciées.

Retrouver sa famille plus ou moins éloignée

Mais ce que permet également une telle opération, c’est de retrouver les parents plus ou moins proches qui ont procédé au séquençage de leur ADN sur la même plateforme. On rate donc ceux qui ont utilisé un autre service, mais ce n’est pas mon problème… Selon 23andme, c’est plus de 1000 personnes qui sont cousins au premier, second, troisième, quatrième ou cinquième degré. Si ces personnes l’ont permis, 23andme me permet de voir leurs noms et prénoms, ainsi que de rentrer en contact avec eux.


Désolé, les gars, votre nom apparaît en public!

C’est là où ça devient si ce n’est intéressant, du moins franchement amusant, car on se découvre ainsi des parents plus ou moins éloignés aux quatre coins de la planète. En combinant ces informations avec une recherche LinkedIn ou Facebook, on peut facilement rentrer en contact avec toutes ces personnes.


23andme vous dit que vous êtes de la même famille, mais ne vous dit pas si c’est par le père ou la mère: à vous de deviner…

Et après?

Les résultats du séquençage dans une optique purement généalogique sont déjà très intéressants et permettent d’établir des ponts avec des parents éloignés. Personnellement, ça m’a redonné l’envie de poursuivre l’établissement de mon arbre généalogique, qui n’allait pas au-delà de mes arrières grands-parents. En rejoignant les données de tels arbres sur des services en ligne qui permettent d’établir des passerelles (comme Geni ou Geneanet), cela permettra d’en découvrir un peu plus sur l’origine de ma famille.

Mais il ne faut pas non plus négliger les effets secondaires d’une telle opération. L’ADN est une donnée précieuse, qui permet d’identifier les individus de manière unique. Il sert déjà à perfectionner les méthodes d’investigation de la police. Et l’annonce récente par 23andme que les données de ses clients allaient être vendues à des laboratoires (en préservant l’anonymat, mais de qui se foutent-ils?) doit être prise en compte avant de procéder à de tels tests. Pour moi, de toute façon, le choix est fait.

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