Coronavirés

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C’est dingue comment un truc minuscule peut foutre en l’air notre quotidien en un rien de temps. En l’occurrence, un virus, de l’espèce dite des coronavirus, dont le nom a mis du temps à se stabiliser, hésitant entre 2019-nCoV et SARS-CoV-2, apparu entre la fin de l’année 2019 et le début de 2020 à l’autre bout de la planète. Un agent infectieux qui a eu le mauvais goût de traverser les mers et les airs, pour venir mettre un peu plus de pagaille un peu partout sur la planète. Comme si on avait besoin de ça.

Avouez que tant qu’il restait cantonné à la région de Wuhan, il vous faisait gentiment sourire, ce connard de virus. Pensez-vous, c’est pas chez nous que ça arriverait, un truc pareil, manger des chauves-souris, ou des petits pangolins, les pauvres ! En réalité, on était bien content que le gouvernement chinois établisse un blocus autour de la province du Hubei, 30 millions d’âmes au bas mot. Avec leurs outils de flicage vidéo et de suivi des personnes malades avec un QR code, cela allait se régler en quelques jours.

Wuhan, Hubei, Chine : carte
Tout serait parti de là. Ou pas.

Oui, mais c’était sans compter sur les lois de Murphy, vous savez, ces petits slogans établis dans je ne sais plus quel labo d’informatique au siècle dernier, et qui établissent que quand quelque chose peut aller mal, cela ira forcément mal, et que quand quelque chose peut aller mal, ça ira forcément pire que ce qui était prévu.

Avec le coronavirus, c’et effectivement parti en vrille. D’abord avec la suspension de certains vols directs avec la Chine, qui ont poussé certains ressortissants étrangers à quitter ce pays pour rejoindre leur pays d’origine en allant faire une escale ailleurs. Ensuite, avec des épisodes fâcheux, comme ces bombes flottantes que représentent les croisières. La mise en quarantaine du Diamond Princess n’a pas suffi à empêcher le virus de se propager sur des porteurs sains. Il faut dire qu’avec une durée d’incubation de deux semaines, ce satané virus sait comment nous entourlouper.

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Non, la croisière ne s’amusait pas tant que cela…

Après l’Iran et la Corée du Sud, qui se sont rapidement révélés être d’importants foyers de propagation du virus, c’est au tour des pays européens, avant que le continent américain ne soit rapidement touché, lui aussi. Grâce soit rendue à l’université John Hopkins qui maintient sur github (!) un décompte quotidien du nombre de personnes infectées, guéries ou qui ont succombé à la maladie issue de ce coronavirus, appelée Covid-19. Avis aux amateurs de scripts pythons qui voudraient s’en donner à coeur joie.

Les premières conséquences se font déjà sentir. L’interdiction d’organiser des rassemblements de plus de 5000 participants (pourquoi 5000 ?) fait sourire, quand on constate que certaines compétitions de football sont maintenues. De grands salons internationaux sont reportés, ou simplement annulés, comme le Mobile World Congress à Barcelone, le MIPIM à Cannes, le Salon du livre (je ne me fais pas à leur nouvelle appellation) ou le salon e-marketing. On se dit que le moral ne doit pas être au beau fixe chez Viparis ou Reed Midem, ces temps-ci.

D’autres répercussions économiques sont à attendre. Ave près de 10% de baisse en trois jours, les bourses mondiales sont le reflet des inquiétudes qui montent au sein de la plupart des entreprises. Les compagnies aériennes et les grands acteurs du tourisme doivent commencer à comptabiliser leurs pertes. Les propriétaires d’appartements sur AirBnB doivent se faire du mouron. Plus prosaïquement, tous les secteurs industriels risquent d’être touchés par une pénurie de pièces détachées fabriquées en Chine, des télécoms à l’aéronautique. Et les conséquences sur les PME vont rapidement se faire sentir.

Pourtant, c’est que si la maladie progresse rapidement, elle est encore loin de faire les ravages anticipés. On n’en est pas à l’épisode de grippe espagnole. En un siècle, l’humanité a su comprendre comment se développent les épidémies. La diffusion sur un réseau peut être freinée si on isole rapidement les hubs, les gros connecteurs. Les entreprises dont l’activité est essentiellement basée sur des services peuvent mettre en place le télétravail pendant une quinzaine de jours, si nécessaire.

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Source: barabasi.com

Mais pourtant, on sent bien que cela ne suffira pas à faire cesser l’épidémie. Des foyers résiduels continueront d’exister dans les pays où il est difficile de traiter cette maladie. Le délai d’incubation, relativement long par comparaison à Ebola ou au SRAS de 2003, fait qu’un porteur sain peut disséminer le virus sans qu’on ne puisse le détecter. À terme, seule une vaccination massive et préventive permettra de l’éradiquer.

Bref, on n’est pas prêt de l’oublier, ce virus là. En espérant que le prochain ne sera pas d’une pire espèce.

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