La troisième guerre mondiale

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La troisième guerre mondiale n’est pas celle que nous avions imaginée. L’ennemi n’est ni à l’est, ni au sud, ni à l’ouest. Il ne porte pas d’explosifs sur lui, n’a ni bottes ni uniforme, ne possède pas d’avions ni de chars, et s’exprime dans une langue réduite à quelques lettres. Il ne vient pas non plus de l’espace, ne maîtrise aucune technologie inconnue jusqu’alors, ne surpasse pas la vitesse de la lumière et ne va sans doute pas attaquer une autre planète.

La séquence de protéines du SRAS-CoV-2

Pourtant, l’ennemi nous met à genoux. Il fait flancher les économies des pays censés être les plus forts, nous contraint à rester reclus dans nos foyers, et provoque une panique boursière d’une ampleur considérable. Cet ennemi, particulièrement sournois, est invisible. Il envahit les organismes sains, pour les manipuler et les transformer en vecteurs de son invasion, tels une 5ème colonne. Il s’est déjà installés chez nous. Il envahit nos transports en commun, attaque jusqu’à nos poignées de portes et nos boutons d’ascenseur. Il paralyse les circuits de communication mondiaux, gèle les échanges économiques, et provoque un repli sur soi qui risque de laisser des traces sur chacun d’entre nous.

Cela peut vous paraître grotesque, à la limite de la paranoïa. Mais c’est, me semble-t-il, la seule analogie possible avec le situation que nous sommes en train de découvrir. Covid-19, ce virus qui semblait loin jusqu’à présent, s’est confortablement installé dans nos contrées, provoquant panique et annulations en tout genre, sans que l’état ne prenne de décision ferme. Le match de PSG, joué avant-hier soir à huis clos, était symptomatique : un stade vide, mais des milliers de supporters dehors, cibles idéales pour une propagation rapide. Rendez-vous dans 15 jours, messieurs les ultras.

Le chef de l’état a pris la parole hier soir, annonçant la fermeture des établissements scolaires, crèches et universités. Décision difficile, qui aura des impacts immenses. Quid des examens de fin d’année ? Qui de ces milliers de parents dont les jeunes enfants seront bloqués à la maison ? Qui de ces entreprises qui voient leur activité s’effriter ? Les mesures de report des cotisations sociales ou de prise en charge du télétravail vont dans la bonne direction, certes, mais l’état a-t-il le smoyens de faire durer une telle aide ?

Et surtout, surtout, quid du système de santé ? Le nombre de malades n’a cessé de croître. Le nombre de places dans les services de réanimation ou permettant une assistance respiratoire est par nature limité : aucun hôpital n’est conçu pour accepter des dizaines de milliers de patients simultanément. Il suffit de lire les premiers témoignages qui arrivent de Chine ou d’Italie pour prendre conscience qu’on ne peut pas réagir en se disant juste : il ne passera pas par moi.

La situation actuelle s’apparente à un état de guerre. Une guerre étonnante, où les victimes ne sont pas de jeunes gens envoyés sur le front, mais des cohortes de personnes malades ou d’un âge avancé. Une guerre qui n’épargne personne, et même pas les puissants. Une guerre qu’on ne pourra gagner que grâce aux efforts, déjà considérables, des professionnels de santé, tous concernés : médecins, infirmiers, personnel hospitalier, chercheurs. Une guerre dont la seule issue ne peut être qu’un sursaut technologique, mené pr quelques laboratoires, de manière à mettre au point le traitement qui éradiquera le virus.

Une guerre qui pourrait durer, malheureusement.

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