Vintage Lounge Time

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J’ai toujours eu des goûts musicaux assez éclectiques. Éduqué très tôt par l’écoute de FIP, cette radio unique au monde, qui peut vous faire passer du rock au Jazz au classique en moins d’un quart d’heure, je sais apprécier toutes sortes de musiques. Je dirais même que c’est la monotonie, ou la répétition d’un style musical unique, comme sur certaines radios, qui a tendance à me lasser.

De ce fait, j’ai rarement eu l’occasion de voir éclore en moi une tendance à écouter un style particulier de musique. Tout me convient, et je passe très souvent du coq à l’âne. Certes, il m’est plus facile de me concentrer en écoutant des sonates que du rap. Mais je n’ai qu’à de rares occasions eu le sentiment de n’écouter qu’un seul style de musique.

La découverte

Pourtant, depuis quelques mois, quelque chose est en train de changer. Fait encore plus étonnant, je peux associer ce changement à une date, ou un événement particulier. C’était en novembre dernier, à l’occasion d’un déplacement au Maroc, pour aller donner une conférence sur le digital. Dans le taxi qui me menait à l’hôtel, j’eus l’occasion d’écouter une discussion à teneur politique qui m’intrigua, et je ne tardais pas à demander au chauffeur le nom de la station : Luxe Radio. Plus tard, dans ma chambre d’hôtel, en écoutant cette station, je pus constater qu’au delà des émissions politiques, cette station diffusait un type de musique particulier : des reprises de succès des trente dernières années, reprises sur un tempo lent, de la « lounge music« .

De ce type de musique, j’avais gardé un souvenir plutôt désuet, celui de morceaux de pianos écoutés au bar d’hôtels à Eilat, interprétés le plus souvent par des pianistes sans voix, mais suffisamment doués de leurs doigts pour transposer une mélodie connue vers un style assez neutre. De la musique un peu mièvre, mais parfaitement adapté aux temps morts que requièrent des vacances à l’étranger.

Mais je ne sais pas pourquoi, cette fois là, la magie opéra. Sur la route qui menait à la conférence, mon accompagnateur, Vincent, enclencha la même station, et je pus poursuivre, durant le trajet qui nous menait au centre de conférence à Rabat, l’écoute de ces tubes des années 80 ou 90, dont je reconnaissais parfois difficilement les titres, et dont les paroles, débités d’une voix suave, devenaient cependant bien plus intelligibles que dans leur version originale.

La confirmation

J’étais subjugué. Je tentais de Shazamer certains airs, sans succès. Nous nous demandions alors qui produisait ces chansons, et comment se faisait-il qu’on ne les trouve pas sur la célèbre plateforme d’identification sonore. De retour dans ma chambre, ce soir là, j’écrivis un article en hommage à cette station, tout en écoutant de nouveaux titres diffusés sur l’application Luxe Radio. Et de retour à Paris, je m’empressai d’écouter de nouveau cette même station, grâce à la magie du bluetooth relié aux enceintes de mon véhicule.

Mais toujours pas de titres, ni d’artistes en vue.

Diantre. Comment retrouver les albums, les interprètes, de ces chansons si douces et si reposantes autrement que par le truchement de la petite station de radio marocaine ? Je ne le savais point. Je restais perplexe.

Sérendipité, quand tu nous tiens

C’est alors que la chance me sourit. Un soir que j’écoutais un titre de Sade qui me plaît particulièrement – celui de la bande originale du film Le Veuves : The Big Unknown – je réalisais que Sade représentait, d’une certaine manière, l’ancêtre de la Lounge moderne. Peut-être qu’en allant chercher la radio Spotify associée à ce titre, pensai-je alors, je pourrais me rapprocher du Graal ?

Bingo !

Par le biais de ce subterfuge, j’entrai de plein pied dans un univers musical que j’avais jusqu’alors plus ou moins ignoré. Je tombais tout d’abord dans le monde du Vintage Lounge Orchestra, deux albums (Chapter One et Chapter Two) qui me plongèrent de nouveau dans ce mix de mélodies découvert sur la route de Rabat. Puis, en allant chercher la radio Spotify associée à l’un des titres, j’élargis le champ pour y inclure d’autres interprètes, tous adeptes des reprises de tubes anciens sur des accents lents et modérés.

Depuis, je n’écoute plus que cela. Dans le métro, en voiture, à la maison. Et à l’approche de la trêve estivale, je ne résiste pas à l’envie de partager ce plaisir avec vous, chers lecteurs. Ce n’est peut-être pas la playlist de l’été. Mais c’est, sans aucun doute, celle que j’écouterai le plus souvent sur la route des vacances.

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