Qu'est ce que veut Facebook?

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Derrière chaque acquisition se cachent des motivations explicites, et d’autres plus difficiles à cerner. Un de mes amis m’expliquait récemment, par exemple, que lorsque Google faisait l’acquisition d’une société, c’était avant tout pour acquérir la technologie dont elle dispsoe, alors que lorsqu’Apple réalise une acquisition d’une société, c’est avant tout pour intégrer l’équipe qui l’a développée: peu importe leur technologie, de toute façon, elle disparaîtra au profit des technologies Apple. En résumé: Google rachète des technologies, Apple des talents. Mais alors, que rachète Facebook?

Qu’est ce que rachète donc Facebook au prix vertigineux de 19 milliards de dollars? Voici la réponse (merci à Jérémie Berrebi pour le retweet).

Ce que rachète Facebook, ce n’est pas un talent, ni une technologie, mais une base d’utilisateurs qui ne cesse de croître, un peu comme celle de Facebook il y a 5 ou 6 ans. Ce que cherche Facebook, c’est en quelque sorte son clone, une deuxième jeunesse, la possibilité de poursuivre son éternelle et inquiétante quête d’audience.

WhatsApp réussira-t-il à satisfaire cet appétit? On peut en douter. WhatsApp n’est pas une plateforme, comme a su le devenir Facebook. WhatsApp est une application de messagerie instantanée, de discussion, et non un outil qui permet de construire son réseau, infléchir son e-réputation ou partager des contenus. WhatsApp est un outil de communication, une solution de contournement là où le coût du SMS est encore resté prohibitif, Facebook une application gratuite et addictive. WhatsApp est un outil de remplacement, Facebook un univers à part entière.

Pour certains analystes, ce rachat précipité et surévalué illustre la fuite en avant d’un Facebook qu’on ne pensait pas autant aux aguets.
Facebook a su se construire un modèle économique, Zuckerberg saura-t-il construire son avenir, plutôt que se l’acheter? Réponse dans quelques mois probablement…

Post-scriptum: par un étrange hasard – mais y a-t-il un hasard? – l’un des principaux concurrents de WhatsApp, Viber, passe dans l’escarcelle du géant du e-commerce Rakuten. Mais pour une valorisation 20 fois moindre…

Post-scriptum additionnel: HeyCrowd a publié deux analyses intéressantes l’acquisition de WhatsApp par Facebook. La première tend à montrer que c’est pour conquérir des marchés où Facebook Mesenger est peu utilisé que Zuckerberg a agi ainsi. La seconde donne des éléments de comparaison tangibles entre Viber et WhatsApp.

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