Liberté, égalité, radicalité

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Comme des millions de français, je n’ai pas vu le débat d’hier sur BFMTV, qui opposait Jean-Luc Mélenchon à Éric Zemmour. J’avais d’autres chats à fouetter, leurs propos ne m’intéressent absolument pas, pourquoi m’infliger un tel calvaire ? Je trouve que leurs propos excessifs, loin de contribuer à une réflexion posée sur les évolutions de notre société, ne pousse qu’à des réactions épidermiques, basées sur la colère, l’opposition systématique, l’absence de doute, bref, tout ce que j’abhorre.

J’ajouterai que le résultat des primaires d’EELV, dimanche dernier, me semblent pousser ce parti vers la même direction radicale. Sandrine Rousseau, dont les saillies font rigoler lorsqu’on les partages sur Facebook ou Twitter, a réussi à convaincre près de 25% des électeurs inscrits à cette primaire que ses idées valaient le coup d’être défendues. Pour moi, elle rejoint le clan des radicaux, Mélenchon et Zemmour.

Il fut un temps où la radicalité n’était pas le signe de postures aussi extrémistes. De mon temps – mais c’était pet-être différent à l’origine – les radicaux de gauche étaient plus proches du centre que de l’extrême-gauche. Leurs idées étaient celles de Mendes-France, d’Edgar Faure. Rien de révolutionnaire, une démarche posée et constructive. Des sociaux-démocrates à la française, quoi.

Les choses ont bien changé. Ces dernières années, la radicalité est devenue plus qu’une mode ou une tendance, une manière de penser le monde et les échanges. Au nom de la défense des minorités, on arrive à rejeter la majorité. Au nom de l’inclusion, on finit par prôner l’exclusion. À force d’être radicalement pro, on finit par être radicalement anti.

Du point de vue étymologique, radical vient du latin radix, qui signifie racine. La radicalité actuelle est-elle un retour aux racines ? Je ne le pense pas. C’est plutôt une manière d’être, sans nuances, sans mesure, un mode de pensée auquel il suffit de disposer d’un axe pour tout aligner.

De la radicalité au fascisme, il n’y a qu’un pas. N’oublions pas qu’un des plus proches voisins de la radicalité, c’est l’éradication…

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