Vivement la retraite !

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Ça y est, le projet de réforme des régimes de retraite concocté par le gouvernement prend sa forme définitive. Et au vu des accords passés avec LR, cette réforme va passer haut la main, semble-t-il. Bravo madame Borne !

En revanche, du côté des quelques dizaines de millions de salariés qui vont alimenter ces retraites, ça n’a pas l’air de passer du tout. La révolte gronde, les syndicats fourbissent leurs armes, la mobilisation promet d’être exceptionnelle. D’ailleurs, si vous avez prévu quelque chose le 19 janvier prochain, voici un bon conseil : vous feriez peut-être mieux de le décaler…

J’ai déjà évoqué il y a quelques années le sujet de l’âge de départ à la retraite. C’était il y a peu de temps – à peine trois ans – et cela semble déjà si lointain… L’allongement de la durée de vie est une donnée fondamentale, mais il n’y a pas que cela. La pénibilité au travail est une donnée réelle, mais les travaux pénibles des années 2020 sont-ils aussi pénibles que ceux des années 50 ? La pénibilité n’a-t-elle pas changé de forme ? Ne sommes-nous pas passés, en un demi-siècle, d’une pénibilité principalement physique à une pénibilité majoritairement intellectuelle ?

Et puis il y a le problème des seniors : vieux et chers, personne n’en veut, ou presque. Mieux vaut recruter un jeune, même pas très bien formé. Avec les aides de l’état, on peut même faire bosser les petits jeunes pour presque rien, alors qu’un vieux, ça râle, ça rouspète, ça réchigne … Bref, si l’allongement de la durée de cotisation s’accompagne d’une période de chômage longue durée entre 60 et 65 ans, cela vaut-il vraiment le coup de repousser l’âge de départ à la retraite ?

Accessoirement, la véritable question posée par le problème des retraites, est une question existentielle : l’Homme est-il fait pour travailler toute sa vie durant ? Nos ancêtres chasseurs-cueilleurs ne se posaient pas ce type de question. Ils étaient certes moins nombreux, mourraient plus jeunes, ne mangeaient pas toujours à leur faim, mais ils étaient probablement moins stressés par la pose des RTT, les emails auxquels il faut répondre, le petit chef vindicatif qui pousse sa gueulante et les collègues qui vous savonnent la planche.

Et je suis certain qu’aucun d’entre eux ne s’est levé le matin en soupirant : vivement la retraite…

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