Des 60+ utiles, heureux et en pleine forme : le travail post-retraite

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Alors que la France se déchire sur l’âge de départ à la retraite et la réforme menée contre vents et marées par le gouvernement, je suis tombé sur un petit ouvrage qui n’est hélas pas distribué en librairie, mais qu’on peut se procurer auprès d’une entreprise qui en est à l’origine, Exper’Connect. On peut même le lire en ligne.

De quoi par ce livre ? D’un sujet hélas encore tabou en France, mais qui devrait cesser de l’être au plus vite : le travail post-retraite. Autrement dit, l’accès des jeunes retraités (ou des néo-retraités, choisissez le vocable qui vous plait) à un emploi, après être parti à la retraite.

Si, si, vous avez bien lu : halte à la glandouille !

Cela peut vous sembler incongru, surtout dans un pays où on a tant vanté les mérites des 35 heures pour réduire le chômage des jeunes ! Mais là n’est pas le sujet, ce que prône ce livre, écrit par les deux fondateurs d’Exper’Connect, Caroline Young et Gilles Effront, avec l’aide de Jean-Yves Ruaux, c’est de ne pas se priver du vivier d’experts que représente cette population de plusieurs dizaines de milliers d’individus, sans lesquels la France risque de perdre une multitude de savoir-faire.

Qu’il s’agisse de la construction de centrales nucléaires, de la fabrication de produits d’une grande complexité, de la gestion du traffic ferroviaire, de comptabilité ou de plein d’autres sujets, il est urgent de cesser cette hémorragie (et je ne fais pas la promotion de ce livre juste parce que je m’approche, comme nombre de mes lecteurs assidus, de l’âge de la retraite).

Les logiques d’optimisation purement financières, à l’oeuvre depuis deux ou trois décennies, ont essoré le tissu d’entreprises françaises, PME comme grands groupes, qui ne savent plus produire parce que leurs seniors, sitôt que l’âge de la retraite approchait, ont été mis sur le carreau, au profit de jeunes salariés souvent payés moins cher, mais dont les compétences ne sont pas encore développées. Ou au profit d’une externalisation pure et simple de certains procédés, souvent dans des pays low-cost.

Alors que d’autres pays, comme l’Allemagne ou le Japon, font appel aux compétences précieuses de ces experts seniors, chez nous, on s’empresse de les envoyer en vacances, pouponner leurs petits-enfants, visiter des pays exotiques ou faire de la voile en Bretagne. Il est vrai que le pouvoir d’achat des seniors est autrement plus intéressant que celui des jeunes entrants sur le marché du travail.

Certes. Mais au-delà de ces arguments, il y en a un sur lequel plus d’un syndicat devrait réfléchir : en basculant du tout au rien d’un seul coup, sans une décélération progressive, un individu qui part à la retraite augment ses chances de développer une pathologie de type dégénérescence neuronale.

Bref, renvoyez les seniors au boulot.

Si eux ne savent pas pourquoi, vous – après la lecture de ce livre – saurez poruquoi.

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