Gaby le magnifique

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Et voilà, on avait déjà le plus jeune président de la 5e république. Et bien celui)ci a décidé de nommer le plus jeune premier ministre de la 5e république en remplacement d’Elisabeth Borne. Nous voici donc affublé d’un binôme particulièrement détonnant, à la tête de l’exécutif : si vous additionnez l’âge d’Emmanuel Macron et celui de notre nouveau premier ministre, Gabriel Attal, vous obtenez … l’âge de Joe Biden !

Gabriel Attal, jeune mais pas trop

Certains vous rappelleront « qu’aux âmes bien nées, la valeur n’attends point le nombre des années« . Et avec Gabriel Attal, on est servi. Après avoir rejoint le PS à 17 ans, il rejoint Emmanuel Macron dix ans plus tard, est élu député dans la foulée de l’élection présidentielle de 2017. Secrétaire d’état auprès de Blanquer puis du premier ministre, il devient porte-parole du gouvernement en 2020, ministre délégué chargé des comptes publics en 2022, après la réélection de Macron, ministre de l’éducation nationale il y a 6 mois déjà… Et le voilà désormais chef du gouvernement.

Vous aurez tout le loisir de découvrir son portrait dans la presse nationale. Excellent communiquant, Gabriel Attal sait parler et faire parler de lui. Vous n’apprendrez donc rien de plus sur ce blog, si ce n’est un lien vers la revue du Cercle de généalogie juive qui développe son arbre généalogique, du côté de son père, d’ascendance à la fois tunisienne et alsacienne, avec un mélange à la fois de tunisiens pur jus et de livournais pour le premier aspect.

Heureusement il y a Fabius…

La question que je me pose, en revanche, c’est la raison d’un tel choix. Il est en effet admis que les premiers ministres de fin de mandat se font le plus souvent griller pour l’élection présidentielle qui suit. Raymond Barre en 1981, Chirac en 1988, Balladur en 1995, Lionel Jospin en 2002, en sont les exemples les plus éloquents. Gabriel Attal se sent-il plus fort que tous ces anciens premiers ministres ? Ou Emmanuel Macron cherche-t-il à durcir la carapace de son jeune protégé ? Bayrou a-t-il mis son grain de sel ?Macron a-t-il voulu la jouer comme Mitterrand, qui avait confié Matignon à celui qui était encore, jusqu’à ce matin, le plus jeune premier ministre de la France, Laurent Fabius ?

Ou bien peut-être n’y avait-il pas d’autres candidats. Gérald Darmanin et Bruno Lemaire, recordman de longévité à Bercy, ont peut-être refusé de s’exposer, en vertu de la loi empirique citée précédemment. Il aurait pourtant été tentant de créer le trouble côté LR, avec un premier ministre pur jus républicain…

Peut-être le président et son jeune premier ministre font-ils un autre calcul. Ayant passé, à coups de 49.3 et de votes difficiles les réformes les plus clivantes du quinquennat, il ne reste finalement plus vraiment trop de coups à prendre pour le jeune premier ministre, qui bénéficierait alors d’une fin de mandat plus paisible.

Rendez-vous en 2027…

Autre piste envisageable, celle d’un renouveau du côté des adversaires les plus dangereux pour Renaissance, le RN et LFI. Que donnerait un débat Attal / Le Pen ? Un débat Attal / Mélenchon ? Voire un débat Attal / Bardella ? Nous n’en sommes pas encore là, mais cette nomination donne, je trouve, une coloration nouvelle, et bienvenue, au deuxième mandat d’Emmanuel Macron.

Il paraît que le terme Attal provient d’un terme arabe qui signifie « portefaix », celui qui porte les fardeaux.

Espérons qu’il sera à la hauteur et ne ploiera pas sous la charge…

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