De chacun selon sa haine

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Voici un livre étonnant et glaçant à la fois. Dans De chacun selon sa haine, polar sorti en 2012, l’auteur, Maurice Zytnicki, imagine que la France bascule dans la guerre civile en à peine quelques mois. La raison ? L’action de déstabilisation menée par un groupuscule monté par un avocat nationaliste, aidé de quatre paumés, chacun à sa façon : le patron d’un magasin de vieilles BD, un maître-chien solitaire, une communicante qui cherche à prendre sa revanche sur la vie, un vieux beau en mal d’aventure. Une bande de pieds nickelés qui n’ont en commun que leur haine des étrangers…

Sans être une cellule terroriste stricto senso, ce groupuscule veut calquer son action sur celle des mouvements de résistance ou de libération nationaux et anti-colonialistes, comme le FLN. Car le credo de ces cinq énergumènes, c’est que la France, tout comme d’autres pays d’Europe, est désormais colonisée. Pour eux, l’immigré devient le colon, et le « français de souche » le colonisé, dans ce type d’inversion qui donne l’impression de devenir un mode de pensée de plus en plus courant.

Cela ne vous rappelle rien ? On pense, bien entendu à la théorie du grand remplacement, dont on nous bassine à longueur de journée, sur certaines chaînes d’information. Elle a ses théoriciens. Ici, on y croise ses praticiens, et l’on voit à quoi mène une croyance absolue dans ce type de théorie. Quelques actes terroristes commandités par la cellule suffisent, en quelques semaines, à mettre le feu au poudre, et à faire basculer la société française dans un bain de sang.

De chacun selon sa haine est un livre glaçant, tant il donne une vision à la fois froide et réaliste du type d’actions clandestines que pourrait mener un groupe d’individus aussi convaincus de la justesse de leur cause. On frémit d’autant plus que certains des attentats menés dans le livre rappellent étrangement le mode d’action suivi par des groupes terroristes qui ont sévi en France ces dernières années. Et pourtant, ce live fut publié début 2012, quelques mois avant l’attaque menée par Mohamed Merah, à Toulouse.

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