Voler peut tuer…

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Si l’avion reste, selon les statisticiens les mieux informés, le moyen de transport le plus sûr, quand on rapporte le nombre d’incidents au produit du nombre de passagers et du nombre de kilomètres effectués, il n’en vas pas tout à fait de même quand on s’intéresse à l’aviation privée. Peut-être est-ce après tout un biais dû à la visibilité importante accordée aux incidents de vols rencontrés par les stars de la politique, du sport ou du show-biz, mais il me semble que comme jadis Denis Bergkamp (surnommé à point nommé le non-flying dutchman), nos amies les vedettes devraient y réfléchir à deux fois avant de poser le pied dans un jet privé.

On se souvient par exemple de la mésaventure d’un rejeton Kennedy, ou encore celle d’un des premiers passagers d’un vol Space X, Glen de Vries, décédé dans le crash d’un Cessna quelques semaines après son vol orbital. On se souvient du joueur de football du FC Nantes, Emiliano Sana, mort dans le crash du petit avion qui le conduisait vers son nouveau club. Ou encore le malheureux accident, au sol, entre le jet qui transportait l’ancien patron de Total et un camion citerne égaré sur la piste de décollage, en octobre 2014… La liste pourrait être longue, et elle vient de s’allonger cet été suite à deux malheureux incidents de vol.

Le premier a coûté la vie à un journaliste politique de France Télévisions, Gérard Leclerc, dont on pouvait apprécier le sourire lors des soirées électorales. Il semblerait avoir également provoqué le décès d’une brochette de cadres de l’écurie Wagner, y compris son chef Evgueni Prigojine. Il faut dire que ce dernier, quelques semaines après avoir pris part à un putsch contre son ancien chef, ne manquait pas d’audace pour venir faire du tourisme à deux pas du Kremlin.

L’accident d’avion de Prigogine soulève de nombreuses questions, qui ont peu de chances d’être résolues de sitôt. Il n’en reste pas moins que personne ou presque ne regrettera Prigojine. Les Ukrainiens sont enfin débarrassés d’un adversaire aux méthodes douteuses. Et l’affaiblissement de Wagner pourrait peut-être sonner la fin du flirt prononcé de la Russie en Afrique, dans les pays où autrefois, la présence des forces françaises était appréciée, aux côtés des dirigeants, quelle que soit leur propension à suivre le jeu de la démocratie.

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