Noël confinés ?
Je n’ai jamais fêté Noël, et pour cause ! Mais je connais le sens et la symbolique de cette fête, et même au-delà du monde chrétien. Que ce soit pour les croyants ou les non-croyants, c’est souvent la seule occasion annuelle, hormis les événements occasionnels, tristes ou gais, de se retrouver en famille. La tradition en a fait une occasion de festin, parfois bien arrosé, avec les impacts souvent tragiques qui en découlent.
Je sais aussi que pour beaucoup, appelés à quitter la ville de leur enfance pour étudier ou travailler dans une autre ville de France, c’est l’occasion d’une transhumance, un retour vers le foyer originel. C’est l’occasion de mouvements de masse, bien au-delà de l’impact des vacances au ski, avec leur lot de bousculades, pannes et parfois grèves dans les grandes gares parisiennes.
Bref, Noël, c’est un fourre-tout joyeux, un moment de re-connexion avec son milieu, son passé, sa vie.
Mais Noël, cette année, va être spécial. L’épidémie n’a pas encore été contenue, le virus veille, tapi dans son coin. On a vue, aux Etats-Unis, les dégâts provoqués par les réunions de Thanksgiving, à 10 jours d’intervalle. C’est d’ailleurs assez éloquent, et je ne comprends pas que mes compatriotes n’aient pas encore saisi le sens de ces 10 jours d’intervalle. Le niveau de contamination au jour d’aujourd’hui correspond au niveau de confinement ou de relâchement d’il y a 10 jours, c’est pourtant assez simple. le virus n’agit pas dans l’immédiateté.
Alors je vous en conjure, chers lecteurs habitués à passer Noël en famille, cette année, faites l’impasse sur ce déplacement dangereux. Dangereux pour vous, vos proches, et les inconnus que vous croiserez. Un long voyage en train, avec masque, c’est déjà une prise de risque. Une soirée avec votre famille élargie, des plats qu’on partage, des bisous qu’on finira par se faire, c’est une nouvelle prise de risque.
Inspirez-vous des exemples, des positifs comme des négatifs. Observez le regain de l’épidémie aux Etats-Unis, pays où dans l’absurdité d’une fin de mandat abracadabrante, règnent la négligence et l’impéritie. Regardez ce qui s’est fait en Israel ou au sein de la communauté juive, où nous avons passé des fêtes similaires – Pessah, Rosh Hashana, Kippour – à distance, certains via zoom malgré les interdits des milieux orthodoxes. Israel a imposé un confinement spécifique pendant trois semaines, justement pour empêcher la diffusion du virus en Septembre, et impose depuis le début de la fête de Hanoucah un couvre-feu aussi sévère.
Ne transformons pas « Noël au balcon, Pâques aux tisons » en « Noel chez grand-mère, la galette au cimetière »…
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec