Liberté, égalité, sexualité !

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Vous souvenez-vous de la chanson « J’veux de l’amour » ? Interprétée par le chanteur québécois Robert Charlebois, elle pourrait bien devenir le nouveau slogan du parti Renaissance, tant Emmanuel Macron et ses ministres semblent en panne de sentiments. Il faut dire qu’on le serait à moins : après avoir vu des millions de français se soulever contre la réforme des retraites, des ministres houspillés et rendus inaudibles au son des casseroles, il est grand tant, pour la Macronie dans son ensemble, de retrouver une once d’amour.

Pif !

Les efforts en la matière sont de fort belles factures. Commençons par le président lui-même, qui s’est livré à un exercice de style dans un magazine autrefois hebdomadaire, mais devenu trimestriel : Pif Gadget. Certes, l’audience de ce magazine reste limitée à une certaine tranche d’âge, et il est peu probable que les lecteurs de Pif soient amenés à voter pour le parti présidentiel, ou soutenir fermement les réformes en cours. Les conseiller en image d’Emmanuel Macron se seraient-ils trompés de média ? Ce ne serait certes pas la première fois. Passer des youtubeurs McFly et Carlito à Pif Gadget, cela ressemble malheureusement à une forme de régression.

Playboy

Heureusement, les ministres du gouvernement Borne ont agi prestement pour faire oublier le raté présidentiel. À commencer par Marlène Schiappa, la diva des conseils des ministres. Celle qui se définissait déjà en 2019 comme « sapiosexuelle« , autrement dit fortement excitée par l’intelligence – que ceux qui aiment baiser avec des cons prennent cela dans la gueule ! – fait un retour marquée dans les kiosques à journaux, en montrant son généreux tour de poitrine, pudiquement enveloppé d’une tunique blanche, en une de Playboy. Ceux qui s’attendaient à la voir déguisée en bunny girl en sont pour leurs frais : malgré le choix du media, Marlène sait rester pudique.

Têtu

Il n’en fallait pas moins pour que d’autres ministres enchaînent sur le même thème, et non des moindres, à commencer par le ministre du travail, Olivier Dussopt himself, qu’on a pu apprécier récemment tour à tour répondre aux députés LFI ou achever une grille de sudoku en pleine assemblée nationale. Et bien figurez-vous que le ministre le plus exposé durant ces dernières semaines, celui avec la tête duquel certains députés se verraient bien jouer au foot, ce ministre courageux a eu la témérité de révéler son homosexualité dans le journal Têtu, en mars dernier. S’agissait-il d’implorer un peu de commisération de la part de ses adversaires, de liguer les partisans LGBTQI+ derrière sa bannière pour défendre la retraite à 64 ans ? Nul ne le sait.

Mais en matière d’amour et de sexualité, c’est bien connu, il faut privilégier l’expérience : ne dit-on pas que c’est dans les vieilles casseroles qu’on fait les meilleures soupes ? Et bien le meilleur des meilleur, c’est … Bruno Lemaire, notre ministre des finances super sexy, qui, à défaut de détenir le record du coït le plus long, est peut-être en passe d’obtenir celui du ministre des finances ayant passé le plus de temps à son poste : 4 ans, 11 mois et 17 jours à ce jour ! Seul Giscard a fait mieux, mais il avait triché, car c’était en plusieurs fois : Bruno Lemaire, lui, tient bon depuis le début.

I love Uranus

Et bien figurez-vous que comme Giscard avant lui, Bruno Lemaire écrit des livres, Mais alors que Giscard ne s’était mis à produire qu’après son septennat, Bruno Lemaire, lui, écrit à tout va : 6 livres en presque 6 ans, chapeau l’ami ! Mais il y a un autre point commun entre VGE et BL, et pas n’importe lequel : les deux auteurs se sont livré à une exercice de style des plus périlleux : écrire des livres qui parlent de cul ! On se souvient de La princesse et du président, où Giscard évoque son envie de batifoler avec une princesse britannique. Et bien Bruno Lemaire, lui, rêve de choses encore plus terre à terre.

Je veux bien admettre que le travail de ministre n’est pas de tout repos, que la vindicte populaire crée une forme de tension et que de temps en temps, on se mette à rêver d’autre chose. Mais en moins de deux mois, se taper Schiappa dans Playboy, Dussopt dans Têtu et Bruno Lemaire dans une version énarque de 50 nuances de gris, avouez que cela révèle un malaise plus profond.

On n’attend plus qu’Elisabeth Borne s’exprime sur le sujet. Gageons qu’avec son sourire enjôleur et sa voix suave, elle saura obtenir de la part de nos compatriotes ce que ces ministres en chaleur réclament depuis longtemps : un peu plus d’amour…

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