Le crépuscule des bureaucrates

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Si la France est devenue une monarchie technocratique aux yeux de Bruno Le Maire, il se pourrait que cela ne soit rien face à l’empire des bureaucrates qu’est devenue l’Europe. C’est en tout cas ce que laisse comprendre le dernier roman écrit par Henri Malosse, Le crépuscule des bureaucrates, publié aux Éditions du Palio. L’ancien président du CESE – le Comité économique et social européen, à ne pas confondre avec son homonyme français – livre un témoignage poignant sur la réalité du fonctionnement des institutions européennes, et de la Commission européenne. Son livre porte le même nom que le blog qu’il tient, et où il dénonce les dérives du fonctionnement de l’Europe.

L’action se situe au mois de Novembre 2021. Les chefs d’état des 27 pays membres de l’union se réunissent pour ce qui pourrait être le dernier sommet européen. Car les divergences de vue entre pays du Nord et pays du Sud, sur fond de crise Covid et de dette abyssale, ont atteint le point de non-retour. Au lendemain de cette dernière réunion à Bruxelles, c’est la fin de l’Europe, telle qu’on l’a connue depuis une vingtaine d’années. Fin de l’euro, fin de Schengen, fin des subventions. Le retour à la case 1950, l’amertume en plus.

Pourtant, une poignée d’européens convaincus s’apprête à reprendre le flambeau. Avec des parcours différents, ils ont tous pu apprécier la lente décadence du navire européen. Entre notes de frais exorbitantes pour payer leurs maîtresses, sacrifice du tissu de PME européennes à force de libéralisme à outrance, absentéisme récurrent, on découvre les travers du fonctionnement de la Commission européenne.

Si tout ce qui est raconté dans ce livre est vrai, on se dit qu’il y a quelque chose de plus que pourri au Royaume d’Europe. Étant donnée la position d’observateur privilégié qu’a occupée Henri Malosse, et le nombre de coïncidences entre son parcours personnel et l’un des héros du livre, on se dit que le récit est probablement largement inspiré de son parcours, si ce n’est autobiographique. Et que les excès dont nous sommes les témoins sont, hélas, bien authentiques.

De fait, on est pris entre la colère et le dégoût envers ce qu’est devenu le fonctionnement des institutions européennes. Même le plus convaincu des européens ne peut rester insensible aux écarts recensés dans cet ouvrage. Comment en sommes-nous arrivés là ? L’excès de bureaucratie produit-il toujours de tels appareils, capables de s’auto-entretenir au détriment de l’écosystème pour lequel ils sont censés travailler ? La situation décrite dans ce roman d’anticipation pourrait-elle se produire ? On en frémit.

Il faudra pourtant plus que ce livre pour redresser l’Europe. Mais sa lecture est un bon début.

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