Grâce au Charles-de-Gaulle, nous savons enfin !
Difficile de ne pas l’avoir lu ou entendu : le coronavirus a atteint le porte-avions, au point de le contraindre à mettre fin à sa mission et rentrer à Toulon. Ici n’est pas le lieu pour polémiquer (Fallait-il faire escale à Brest ? Fallait-il laisser l’orchestre du bord se produire ? Fallait-il rentrer plus tôt ?). Tous ceux qui ont navigué sur porte-avions le savent : la promiscuité y est forte, et les gestes dit « barrière » (au fait, vous écrivez barrière ou barrières ? avec ou sans S ?) semblent bien dérisoires devant des postes de 10 matelots, le linge qui sèche, et surtout la clim. En effet, il me semble impensable que, sur un bâtiment tel que celui-ci, où l’air est constamment recyclé, la clim n’ait pas permis de répandre le virus à grande vitesse.
C’est justement ça qui est intéressant : grâce à la clim, il est possible de partir de l’hypothèse suivante : tous ont été exposés au virus, tous ceux qui devaient tomber malades sont tombés malades.
Que nous disent les chiffres ?
Total | Contaminés | Malades | Hospitalisés | Très malades (oxygénothérapie ou réanimation) |
1760 | 1081 | 545 | 24 | 12 |
100% | 61% | 31% | 1% | 0,7% |
100% | 50% | 2% | 1,1% | |
100% | 4% | 2% |
En français cela donne 3 chiffres :
- le seuil d’immunité collective est à 60% ;
- 50% des positifs sont asymptomatiques ;
- Dans une population jeune – et en forme physique – seuls 1% des malades sont atteints d’une forme sévère.
Extrapolons maintenant à la population française : si l’on atteint l’immunité collective, 15 millions de français auront été affectés. Un calcul un peu plus compliqué, qui extrapole à la population de plus de 65 ans, donne entre 200 et 250 000 morts.
En effet, quels sont les chiffres actuels ?
- entre 5 et 6% de positifs (chiffres Inserm du jour), soit 3 à 4 millions ;
- 120 000 malades – preuve que le chiffre des malades est largement sous-estimé ;
- 60 000 hospitalisés, ce qui correspond bien à 2% des positifs ;
- 20 000 décès.
A terme, sans vaccin, sans thérapie, on attendrait donc bien les 200 000 décès. Dont une majorité sur une période de 3 à 4 ans. Il est donc urgent de :
- déconfiner : puisque le confinement ne peut durer éternellement, il faut faire repartir l’économie au plus vite ;
- ralentir la progression du virus par les masques qui protègent d’abord, je le rappelle, non ceux qui les portent, mais ceux qui parlent à ceux qui les portent ;
- isoler les contagieux par une stratégie de tests « à courir » ;
- encourager les essais de traitements, quitte à violer l’orthodoxie des essais cliniques ;
- préparer la population à une guerre de tranchées.
C’est la mauvaise nouvelle : la guerre de tranchées fait des morts. Beaucoup. Pendant longtemps. Il faut l’admettre. Je me contenterai d’une suggestion :
- rappeler à la population que le tabac tue 75 000 personnes en France chaque année ;
- expliquer que 200 à 250 000 morts du coronavirus sur 3 ans, ça fait à peu près 75000 morts par an ;
- proposer, pour « économiser » des vies, d’interdire le tabac en France.
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A heavy weather skipper
Bien qu’octogénaire et pas toujours d’accord avec l’auteur de l’article, je partage ses conclusions sur l’urgence de déconfiner car la France ne peut pas se permettre de tourner à vide. La France vivait déjà au dessus de ses moyens avant cette crise et doit se retrousser les manches, quoi qu’il en coûte.
Mais l’article mériterait d’être un peu plus documenté. Par exemple quant à l’incidence favorable du tabac sur la contamination. Ou aux nombreux morts sur les routes économisés par le confinement. Enfin, quant au fait que 90 % des morts sont des vieillards malades qui seraient morts de toute façon à brève échéance. Mais ce n’est pas politiquement correct de le dire.
Le tabac mauvaise idée : il est censé protéger du coronavirus
Pour le reste cela devient une discussion sans fin : combien de morts, quel est le seuil acceptable (je rappelle que certains pays comme le Vietnam ou la Mongolie n’en ont aucun et d’autres très peu avec d’autres moyen de lutte comme Israël, l’Allemagne ou la Corée du Sud, ou bien encore la Grèce ou le Maroc) et quelles sont les priorités.
À part ceux qui étaient préparés (cf. l’Asie) tout le monde a confiné parce qu’ils étaient pris de court. Mais il est clair que ça nous coûte bien cher et que c’est encore pire pour les pays pauvres. Ma question maintenant est que fait-on de cela :
1/ comment déconfine-t-on non pas le plus rapidement possible mais au mieux (je préfère optimiser la variable qualité, in fine c’est ce qui coûte le moins cher et rapporte le plus)
2/ comment évite-t-on à tout prix un reconfinement qui va nous mettre à genoux
3/ comment relance-t-on voire reconstruit-on une économie plus en phase avec nos aspirations et contraintes actuelles (cf. les questions environnementales & Co).
Des bises, Francis
C’est très intéressant de revoir des textes écrits il y a un an et demi à propos du Covid.
On constate que de nombreuses prévisions ont été démenties par les faits, et notamment que tous les pays ont été un jour ou l’autre amenés à confiner, bloquer, restreindre ceci ou cela. Les dernières décisions aux Pays-bas et en Allemagne en témoignent.