Et vous, qu’avez-vous pensé du « Late » d’Alain Chabat ?

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Ces deux dernières semaines, un nouveau talk-show est venu agrémenter les soirées des téléspectateurs français. Diffusé en deuxième, voire troisième partie de soirée, après le match du soir et le mag qui suivait derrière, il faut croire que cette émission n’a été conçue que pour les couches-tard, amateurs de programmes à la durée de vie limitée, puisque le « Late » d’Alain Chabbat a pris fin au bout de son 10e numéro.

Rien ne ressemble plus à un talk-show qu’un autre talk-show. On y retrouve les mêmes propos creux, énoncé par les mêmes types d’invités, venus présenter leur actualité du moment : un nouveau spectacle, un film qui sort, si vous les voyez dans « Le Late », attendez-vous à les retrouver chez Ruquier – pardon Lea Salame – ou toute émission du même genre. De ce côté là, Alain Chabbat n’innove pas vraiment, même s’il se lance dans des sketchs plus ou moins ratés avec certains d’entre eux. L’animateur a vieilli, ses blagues ont un peu rouillé – mais la barbe et le costume de jeune premier lui vont bien. Dommage, pour un talk-show qui se voulait innovant.

Où réside l’innovation dans ce cas ? La première, c’est la forme de l’émission, inspirée, paraît-il, des émissions équivalentes aux Etats-Unis, notamment le Tonight show de Jimmy Fallon. Le décor, en tout cas, reprenait exactement la même charte graphique : une vue aérienne d’une ville la nuit, des meubles bruns. Quant au contenu, n’étant pas un adepte de ce type d’émission, je ne peux confirmer ou infirmer ces dires, mais il me semble que dans le format américain, on voit défiler une liste d’invités un peu plus variée, incluant sportifs de haut niveau, politiques en quête d’audience ou autres personnalités pas forcément venues faire la promo de leur dernier nanard. Donc de ce côté-là, c’est plutôt raté.

La seconde, c’est un comble, n’est pas une véritable innovation, mais la reprise de types de contenus popularisés par Alain Chabbat. Les fans, dont je fais partie, de la première version de Nulle part ailleurs, celle des années 1987-1989, auront retrouvé un semblant d’inspiration issu de cette époque : les fausses pubs, les jeux de mots à deux balles, le sourire hébété de Chabbat à chaque vanne un peu lourde, la surreprésentation des mots bite et couille – mais de ce côté là, d’autres animateurs l’ont dépassé ces dernières années. De même, les fans de Burger Quiz, une émission animée ces dernières années par Alain Chabat, et qui, elle, innovait vraiment, ont pu retrouver, dans les jeux que l’animateur proposait à ses invités du « Late » le même esprit un peu déjanté, avec des questionnaires loufoques, comme ce jeu consistant à retrouver des affiches de cinéma dont on n’a laissé que l’arrière-plan.

Bref, le Late d’Alain Chabbat ne tien pas ses promesses en matière de révolution culturelle. Il offre tout au plus une occasion de se divertir avec un Chabbat en grande forme, et quelques invités vraiment dignes d’intérêt, comme Edouard Baer ou Gilles Lellouche, au prix d’une majorité de sketches un peu lourdingues. Pour le reste, rien de transcendant. Bref, il est peu probable qu’on ait droit à une suite à court terme…

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