À la recherche de la pizza empoisonnée

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Une récente épidémie d’infections à la bactérie E. Coli – abréviation de Escherichia coli – a touché quelques dizaines de jeunes enfants, ces dernières semaines, avec des conséquences graves, voire mortelles, pour certains. Ce n’est ni la première, ni probablement la dernière fois qu’une infection d’origine bactérienne touche plusieurs individus. On se souvient des affaires de steak haché contaminé, ou de salmonelles aux effets tout aussi dangereux. Mais plusieurs choses distinguent cette épidémie de celles qui se déroulent habituellement, comme l’expliquait le quotidien Le Monde ce weekend.

Attention, ceci n’est pas comestible

D’abord la saison à laquelle s’est développée l’épidémie. Habituellement, de telles épidémies se déroulent plutôt pendant la saison estivale, et ne touchent que quelques dizaines de personnes chaque année. Cette fois, on sort à peine de l’hiver, et le nombre d’adolescents touchés correspond déjà à la fréquence annuelle. Il s’agit, selon le quotidien, d’une épidémie d’une rapidité significative. Mais ce n’est pas le plus surprenant. Ce qui est surprenant, c’est le mode d’enquête pour découvrir l’origine de l’épidémie.

Pour y aboutir, les enquêteurs ont analyse les tickets et les cartes de fidélité des familles des jeunes victimes de l’épidémie. Un peu comme le feraient des sites d’e-commerce cherchant à vendre des produits achetés par des consommateurs ayant acheté des produits similaires. Mais cette fois, il s’agit plutôt d’identifier les produits communs. On imagine le travail d’investigation minutieux derrière tout cela.

L’enquête a permis d’identifier un produit, des pizzas surgelées. La bactérie incriminée serait présente dans la pâte de ces produits. Mais comment être certain qu’on était bien en présence du coupable, et non d’un suspect ? Une fois encore, les enquêteurs se sont appuyés sur des techniques modernes, en analysant l’ADN de la bactérie trouvée chez les jeunes victimes, et celui des bactéries prélevées sur les pizzas de la marque en question. E comme sur MyHeritage, il y a eu « match » entre les deux séquences ADN.

Et voilà comment des techniques modernes – digitalisation du parcours d’achat, séquençage rapide du génome d’une bactérie – font progresser les techniques d’investigation en matière de sécurité alimentaire. En soit, c’est une bonne nouvelle : les progrès scientifiques servent même là où on ne les attendrait pas.

Seule ombre au tableau : comment une bactérie, censée ne pas survivre lorsqu’on la porte à une chaleur importante, a-t-elle pu passer des pizzas surgelées à l’estomac de jeunes consommateurs ? On imagine mal ces ados, même pressés par la faim, s’amuser à manger des pizzas encore congelées.

La cause probable, c’est qu’ils n’ont pas attendu que toute la pizza soit décongelée, et qu’ils ont ingurgité certains morceaux encore froids.

Moralité : il vaut mieux laisser refroidir une pizza décongelée un peu trop chauffée au micro-ondes, que la dévorer à moitié décongelée.

À bon entendeur…

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