On manage comme on nage

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Quel rapports y a-t-il entre la natation et le management? Question saugrenue a priori, mais que vous trouverez pleinement justifiée après avoir lu ce recueil de 15 leçons, rédigé par Pierre Blanc, consultant en stratégie, et nageur de compétition. Encore un excellent livre sur le management, publié par les éditions du Palio, qui confirment cette dimension d’éditeur de livres de management inhabituels, qui mêlent adroitement culture et expérience professionnelle.

nage comme on manage


Le point de ce livre, c’est qu’on peut tirer de la pratique d’un sport de haut niveau – quel qu’il soit, même si l’objet du livre est ici la natation – des enseignements applicables dans la vie de tous les jours, et en particulier dans la vie professionnelle. L’auteur aborde cette analyse sous l’angle du management, mais après tout, ce qui concerne le manager concerne aussi son équipe, et finalement tous les rouages de l’entreprise.

Quels sont donc ces quinze points? Les voici résumés – la lecture du livre vous en dira bien entendu beaucoup plus que ce compte-rendu.

  1. La natation, un sport réglementé. Un sport où la performance permet de se comparer à d’autres nageurs: en entreprise aussi, on passe son temps à se comparer, mais se compare-t-on vraiment avec pertinence?
  2. Spécialiste ou quatre nageur? Le choix des compétences, un art difficile dans la composition des équipes, même en entreprise.
  3. Les articulations. Eléments essentiels du corps humain, les articulations souffrent plus que d’autres parties du corps,tout comme les managers…
  4. La piscine. Le lieu où l’on évolue a un impact sur les performances du groupe humain. Open space ou cubicles?
  5. A l’eau! C’est dans l’opérationnel que ressort la véritable nature des individus.
  6. Le copier-coller. Aucun nageur ne ressemble à un autre, à chacun de développer ses performances selon sa personnalité.
  7. Le matériel. Ce n’est pas le matériel (la combinaison intégrale, par exemple) qui fait la performance, mais les grands professionnels savent utiliser au mieux le matériel qu’on leur fournit.
  8. Le carburant du nageur. Tout se passerait dans la tête. Est-ce certain? Et si les pratiques de coaching pouvaient passer de l’entreprise au milieu sportif (et vice-versa).
  9. Les appuis dans l’eau. Un bon nageur donne une apparence de simplicité, de progression sans efforts. Pourquoi? Parce qu’il a tellement répété et travaillé ses gestes, qu’ils paraissent naturels. Un grand professionnel devrait procéder de la même façon.
  10. Les battements de jambe. C’est la grande question qui me hante depuis 30 ans (j’ai pratique la natation de façon régulière à cette époque), à quoi serve les jambes? Sans les bras, on avance très lentement. Et sans les jambes, on avance presque aussi vite qu’avec. Alors? La réponse n’est pas si simple, de même qu’il n’est jamais simple de distinguer conséquence et corrélation…
  11. Les parties non nagées. Plongeon, virages, coulées, représentent jusqu’à 15% d’un sprint. Améliorer sa performance durant ces moments là permet de grappiller de précieuses fractions de secondes. Et en entreprise, n’y a-t-il pas moyen de grappiller des points dans les moment qu’on considère sans importance?
  12. Les relais. Le travail en équipe permet d’obtenir des résultats parfois surprenants par rapport à une performance individuelle. En entreprise également. A condition de ne pas négliger le travail en amont.
  13. La chambre d’appel. C’est l’endroit où l’on réunit les nageurs 15 minutes avant le départ. Le parallèle avec l’accueil ou la pièce où l’on vous laisse seul quelques minutes avant un pitch est immédiat. Comment en tirer profit?
  14. Le debrief. Après la compétition, que se passe-t-il? On recadre et on repart, parfois avec des performances encore plu poussées. Pourquoi ne pas faire de même en entreprise?
  15. La récupération. Après chaque compétition, un nageur sait qu’il doit décompresser, récupérer ses forces. En entreprise, paradoxalement, la récupération ne fait pas partie des pratiques habituelles. D’où crises, burn-out et autres dépressions…

Ce n’est donc pas un livre pour apprendre à nager, ni à manager, mais un livre pour réfléchir sur sa pratique du management, à l’aune des pratiques sportives de haut niveau. Et au fil de l’eau, on découvre l’envers du décor de la natation de haut niveau, une analyse intéressante des performances des grands nageurs français contemporain (Bernard, Gilot, les Manaudou, etc.), et de ce sport qui a remarquablement évolué si l’on considère les 30 dernières années.

Nageurs ou manageurs, n’hésitez-pas, ce livre est fait pour vous.

On manage comme on nage, Pierre Blanc, Editions du Palio, 16€

Et pour vous mettre en bouche, un des moments les plus tragiques de la natation française…


Natation Relais 4X100 Pékin 2008,Record du… par crackerio

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