Kindle pour iPhone: ils sont fous, chez Amazon? Pas si sûr…

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Toute société, qu’elle commercialise des produits ou des services, doit se concentrer sur quatre critères clés:

  1. l’adéquation de son offre à la demande: sans marché, il n’y a ni produit ni service
  2. la rentabilité de son activité, condition sine qua non de son existence dans un univers capitaliste
  3. la veille concurrentielle, élément essentiel en période de guerre économique
  4. la non cannibalisation de son portfolio, qui pourrait d’un seul coup mettre à mal l’existence de l’entreprise.

De toutes les entreprises qui m’amènent un tant soit peu à réfléchir, que ce soit dans le cadre de mon activité professionnelle ou simplement à la lecture de la presse économique, Amazon est sûrement celle qui prend le plus de risques sur l’ensemble des critères précité.

  1. Amazon s’est lancé dès les débuts de l’Internet, à une époque où la vente en ligne n’existait quasiment pas, bref sur un marché inexistant (même si on avait quelques doutes sur son potentiel…). Amazon a traversé quelques exercies difficiles à ses débuts, mais démontré la croissance de la demande. Depuis, Amazon a fait évoluer son offre constamment, allant taquiner des domaines (hébergement de services Internet, vente de bijoux, par exemple) pour lesquels on pouvait douter que l’offre Amazon serait compétitive face à la demande des consommateurs
  2. Amazon est une des sociétés les plus rentables du secteur Internet, sur des domaines (ventes de produits culturels, particulèrement, aussi bien livres que CD ou DVD) dont on ne cesse de dire qu’ils sont à l’agonie, et ce, à l’échelle mondiale.
  3. Amazon n’hésite pas à lancer des services innovants, comme l’impression de livres à la demande, donnant ainsi de remarquables indications à ses éventuels concurrents.
  4. Enfin, Amazon n’hésite pas à introduire des services qui rentrent en compétition directe avec son offre actuelle: c’était déjà le cas avec la possibilité offerte à tous de vendre ses livres d’occasion (et donc de ne pas vendre de livres neufs), c’est encore le cas avec le lancement d’une application Kindle pour iPhone, qui rend obsolète l’achat d’un Kindle à quelques centaines de dollars, alors qu’iPhone peut (presque) offrir les mêmes services. Belle initiative, en réalité, qi rejoint le point 3: constatant que de plus en plus d’applications iPhone (Stanza, eReader) viennent concurrencer son propre appareil, Amazonfait d’une pierre deux coups: elle vient s’immiscer dans un univers, l’iPhone, où on ne l’attendait pas; elle offre un moyen gratuit aux utilsiateurs d’iPhone de se former au Kindle et à sa gigantesque bibliothèque de livres.

Bravo Amazon, chaque initiative de cette boîte est décidément remarquable, et je regrette que, dans le grand groupe où j’ai eu le plaisir la chance l’opportunité de travailler pendant plus de 15 ans, la gestion de l’innovation 3D (et du fameux 3D pour tous) soit confiée à quelques "gardiens du temple" qui au lieu de prendre des risques payants, se cantonnent à défendre les positions perdantes de certains produits maison. Le contraste est trop fort pour ne pas être remarquable, si ce n’est remarqué…

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