No pasaran !

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Parmi les grandes tendances du moment, il en est une qui ne va pas tarder à arriver chez nous : la contestation d’élections et la prise d’assaut des grandes institutions de l’état. Cette mode, comme de nombreuses autre modes, est apparemment née aux Etats-Unis il y a un peu plus d’un an (quoique, j’en suis certain, des historiens plus précautionneux consulteront les annales et dénicheront d’autres tentatives de putsch plus anciennes, et peut-être plus réussies).

Cela a commencé avec l’élection présidentielle de 2020, où Joe Biden l’a emporté face à Donald Trump, au grand désespoir des partisans de ce dernier, qui ne se sont pas privés de le faire savoir en montant à l’assaut du Capitole. Le bilan – 5 morts dont un policier, plusieurs centaines de blessé – ne laisse rien transparaître de la gravité des faits : on est passé à deux doigts d’un renversement non démocratique de ce qui prétend être une des plus anciennes démocraties – deux siècles et demi, ce n’est pourtant pas si vieux.

Cela s’est poursuivi la semaine passée avec l’attaque des principaux organes démocratiques du Brésil. Les partisans de Jair Bolsonaro, président sortant battu par son adversaire Lula, n’ont pas supporté la défaite de leur poulain, pourtant plus silencieux et moins rageur que Donald Trump. La révolte grondait, l’attaque s’est déroulée le 8 janvier, à peu près un an après l’assaut contre le Capitole. Les assaillants s’en sont pris Congrès et au Tribunal suprême, sans parvenir à s’emparer des bâtiments. Le bilan est pour l’instant moins lourd qu’au Capitole, mais on est passé là aussi à deux doigts d’un putsch.

Et chez nous ? Est-ce que pareille mésaventure pourrait nous arriver ?

Sans vouloir passer pour un oiseau de mauvais augure, j’ai un peu le sentiment que les mêmes causes pourraient provoquer les mêmes effets. Les événements passés outre-atlantique peuvent facilement donner des idées, l’espèce humaine est réputée pour ses facultés de mimétisme… L’extrême-droite, qui s’est retrouvée au deuxième tour, chez nous, lors des deux dernières élections, aurait probablement du mal à avaler une troisième défaite. Il suffirait que le ou la candidate d’un des partis d’extrême-droite – je vous laisse mettre des noms tous seuls – se fasse battre de quelques dixièmes de pourcent des suffrages exprimés pour que ses partisans contestent le résulta et revendiquent une victoire symbolique ou supposée réelle.

Espérons que comme aux Etats-Unis et comme au Brésil, les forces de l’ordre tiennent bon et ne laissent pas passer les barjots de la république.

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