Come-back

Publié le 7 novembre 20227 novembre 2022 par Herve Kabla

On n’imagine pas le nombre de points communs qu’il y a entre Bibi Netanyahu et Lula, deux hommes que tout oppose sur le plan des idées politiques : le premier est un homme de droite, nationaliste convaincu, le second se présente comme un homme de gauche, défenseur des opprimés.

Pourtant, à y regarder de plus près, on trouverait bien plus de choses qui les rapprochent… Tous les deux, par exemple, sont nés en octobre (le premier le 21, le second le 27). Tous les deux on plus de 70 ans, et sont devenus, au fil du temps, des figures emblématiques à la tête de leur pays, du temps de leur splendeur … comme de leur décadence. Et tous les deux ont été poursuivis pour de sombres histoires de corruption. Et surtout, tous les deux sont revenus au pouvoir après un passage à vide.

Pour Bibi, ce fut une pause de courte durée, à peine 14 mois. Le temps de laisser la coalition qui l’avait remplacé déboucher sur une impasse. Le duo Bennett-Lapid avait de la gueule sur le papier, mais la majorité sur laquelle il s’appuyait était trop fragile. Il a suffi d’une défection pour que le château de cartes s’écroule, et que Bibi revienne aux affaires.

Au terme de cette 5e élection législative en 3 ans, le Likoud réalise son score de 2019 (32 sièges), légèrement en-deçà de son résultat de 2020 (36 sièges). Cela n’empêchera pas Bibi de rassembler une majorité confortable de députés, avec les partis religieux. Le scrutin de cette année consacre en réalité l’écroulement de la gauche israélienne, dont on risque de ne plus trouver de trace dans un proche avenir, sinon dans les manuels manuels d’histoire et au sein de la diaspora israélienne.

Pour Lula, le passage a vide a été plus long. Et plus douloureux, avec un passage par la case Prison. Comme Bibi, cependant, Lula revient au pouvoir, à la tête d’une large coalition, même s’il l’emporte d’une courte majorité, et que les partisans de son adversaire, le coriace Jair Bolsonaro, ne semblent pas encore reconnaître leur défaite.

Nous voilà donc avec deux septuagénaires pas prêts de prendre leur retraite, et capable d’un formidable retour, même quand on s’attendait à les voir définitivement écartés de la vie politique de leur pays. Comme quoi, il ne faut pas perdre espoir…

Et si vous croyez être débarrassés de Donald Trump, vous pourriez bien être déçus par cet autre septuagénaire en attente de come-back…