Nicolas Hulot
L’annonce du départ de Nicolas Hulot du gouvernement, c’est un peu comme la victoire de l’équipe de France de football en juillet dernier: tout le monde l’attendait, personne n’y croyait. Et puis c’est arrivé. Pour l’équipe de France, ce fut avec un certain panache. Pour Nicolas Hulot aussi: filer sa démission en pleine matinale sur France Inter, c’est gonflé. Même Nicolas Sarkozy, invité à la même heure sur France Culture – se sont-ils croisés dans les couloirs quelques minutes avant? – semblait pris de court.
Nicolas Hulot : "Je prends la décision de quitter le gouvernement" #le79inter cc @leasalame @ndemorand pic.twitter.com/MhRq7zEktM
— France Inter (@franceinter) 28 août 2018
La démission du ministre de l’écologie est aussi pleine de sous-entendus. Claquer sa démission alors que le chef n’est pas là (en déplacement pour trois jours dans les pays scandinaves), c’est laisser comprendre que si Emmanuel Macron était à Paris, il aurait pu rattraper l’affaire. D’ailleurs, à combien de menaces de démission s’est déjà livré Nicolas Hulot durant les quinze derniers mois?
Il faut dire que l’ancien ministre de la transition écologique et solidaire – transition, tout un programme – avait avalé quelques couleuvres depuis le début de son mandat. Bien que ministre d’État, à la surprise générale, on s’attendait bien à ce que cela lâche un jour ou l’autre. Il aura suffit d’un prétexte minimaliste – la présence d’un lobbyiste défendant les intérêts des chasseurs – pour que Nicolas Hulot lâche l’affaire. Les raisons immédiates sont parfois bien éloignées des raisons profondes.
La véritable raison de ce départ, c’est aussi que l’écologie – ou la transition écologique – n’est pas l’affaire d’un ministre, mais de tous les ministres. Quand la planète se réchauffe, que la pollution envahit les villes, que les scandales de produits cancérigènes se multiplient, cela touche bien plus qu’une administration dotée de moyens symboliques. La transition écologique devrait être au menu de tous les ministères, depuis l’éducation jusqu’à l’intérieur en passant par la santé, les transports ou l’industrie. Le respect de la nature est une responsabilité transverse.
En quittant le gouvernement, Nicolas Hulot démontre qu’un ministre de l’écologie, finalement, ça ne sert pas à grand chose. Car si c’était le cas, alors quel meilleur poste que celui qu’il vient de lâcher pourra-t-il trouver pour défendre ses convictions?
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Je me demande s’il n’a pas rencontré un problème bien connu. L’idée seule ne change pas le monde.
La compétence de M.Hulot, c’est de faire des émissions de télé, par de diriger un ministère.