LREM, ou la république emmerde…
Nos concitoyens sont-ils des emmerdeurs ? On pourrait le croire, tant ils ont tendance à changer d’avis. Vous voulez quelques exemples ? En voici. Au printemps 2020, ils réclament des masques. On leur en donne quelques mois plus tard, et on leur demande même de le porter dans la rue : et bien loin d’être contents, au contraire ils se sont mis à râler. Tout comme avec les vaccins. Au printemps 2020, ils en réclament. Deux ans plus tard, ils ne sont que 80% à avoir reçu au moins une dose de vaccin.
Et les emmerdements liés à d’autres sujets que la crise sanitaire sont également légion. Les français veulent plus d’écologie ? Oui. On leur impose une taxe carbone : ils râlent. Vous leur proposez de sauver des vies en limitant la vitesse à 80 km/h ? Ils râlent.
Chef des emmerdes
Bref, président de la république, ce n’est pas un job de tout repos. Il faut composer avec des dizaines et des dizaines de sources d’emmerdements. D’ailleurs, un ancien président, Jacques Chirac, disait que les emmerdes, ça vole en escadrille… Et on peut difficilement lui donner tort.
C’est le problème de la démocratie, et au sens large, du régime appelé république. Nos ancêtres, en mettant fin à quelques siècles de royauté, n’ont sans doute pas pris en compte les effets secondaires des deux ou trois révolutions qui ont mis un terme aux régimes autocratiques. Élire un président c’est sacrifier un français, parfois le meilleur de tous – ou du moins le croit-il – durant un quinquennat ou deux.
Emmerder les emmerdeurs
Alors naturellement, un jour, ça craque. Ça lâche. On a tous connu ça, le nervous breakdown, l’envie de donner un coup de pied dans la fourmilière, de tout foutre en l’air. On jette un coup d’oeil par la fenêtre, de l’autre côté de la frontière, et qu’est ce qu’on voit ? Des pays où ça râle moins : la Russie, la Chine, le Brésil. Ou du moins quand ça râle, et bien on prend une ou deux mesures, et ça râle beaucoup, beaucoup moins.
Bref, je comprends ce président qui veut emmerder les emmerdeurs, pardon, les antivax. Qu’il me soit permis, sur ce blog, de relater l’une des plus jolies histoires racontées au cinéma. Elle est extraite du film « Mon nom est personne ».
C’est l’histoire d’un petit oiseau, en plein hiver. Il neige, il a froid sur son arbre, alors il piaille.
Piii, piii, piii.
Il piaille tellement fort, qu’il tombe dans la neige. Alors il piaille plus fort.
Piii, piii, piii.
Une vache, qui passait par là, prend pitié de l’oisillon. Elle passe par-dessus l’animal, et dépose une énorme bouse, bien chaude. Chaude, certes, mais malodorante.
Alors l’oisillon piaille de plus belle.
Piii, piii, piii.
Un renard qui passait par là – c’est une véritable autoroute, cette campagne – remarque l’oisillon. Il l’extrait de la merde, le nettoie avec ses pattes, et le croque.
Moralité ?
- Les gens qui te mettent dans la merde, ce n’est pas toujours pour te faire du mal
- Les gens qui te sortent de la merde, ce n’est pas toujours pour te faire du bien
- Mais une chose est sûre : quand tu es dans la merde, boucle-la.
Les antivax, les journalistes et tous les politiques qui s’offusquent des propos un peu crus du président de la République d’hier soir feraient mieux de réfléchir à cette morale. Et si Emmanuel Macron avait un peu plus emmerdé les Bogdanoff, ils seraient peut-être encore parmi nous…
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec