FreeMobile, la révolution du 10 janvier 2012

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Retenez bien cette date, le 10 janvier 2012, elle deviendra peut-être célèbre: c’est le jour où Free a lancé son offre de téléphonie mobile. Après quelques mois d’un « silence étourdissant », l’annonce a fait l’effet d’une bombe atomique. Il y aura un avant et un après 10/01/2012.

Le buzz

Inutile de revenir là-dessus, au terme de quelques mois de silence parsemés de tweets alambiqués. Free est véritablement devenue une « marque aimée », comme Apple ou Nutella. Inutile de diffuser quoi que ce soit, ce sont les fans qui en parlent et entretiennent le suspense.

La gestion de ce silence est particulièrement remarquable. Pratiquement aucune fuite. Certes, on s’attendait à ce que les offres seraient entre 10 et 20 euros par mois. Mais rien sur les offres à 2 euros (cf. plus loin), rien sur le fait que ces offres seraient aussi proposées aux non abonnés de Free (ce qui est très bien pensé, et marque peut-être la fin du quadruple play). Certes, on imagine mal quiconque trahir, mais sans être au cinéma, avec des enjeux qui se comptent en milliards d’euros, tous les coups tordus sont possibles.

L’annonce

J’étais malheureusement en voiture pendant la conférence – pardon, la keynote, on fait dans le style Apple, maintenant – de Xavier Niel, mais une fois arrivé, je dois avouer que la liste de tweets consacrés au sujet était particulièrement étonnante. Le Live-tweet entretenu par quelques milliers de twittos était stupéfiant. Diffusée sur DailyMotion, cette conférence est toujours accessible. Je vous invite à la regarder, c’est brillant.


Free : lancement de l'offre mobile par Free

Les offres

Là, c’est la révolution. En résumé (pour plus de détails, voir la brochure tarifaire, j’arrondis les 0,99€ à l’euro supérieur, c’est mon côté chieur):

  • 20€/mois pour les non abonnés Freebox en illimité (3Go de fait use)
  • 16€/mois pour les abonnés Freebox dans les mêmes conditions
  • 2€/mois en entrée de gamme (1h + 60 SMS) si non abonné Freebox
  • 0€/mois (1h + 60 SMS) si abonné Freebox

Intéressons-nous à ces deux dernières offres et à la tarification des dépassements, c’est instructif:

  • 2€ pour 20Mo puis 0,06€/Mo, c’est à dire 30€ pour 500Mo: c’est fair.
  • les dépassements en téléphonie, c’est 0,05€/mn, soit 3€ de l’heure. Sauf qu’apparemment les 30 premières secondes sont indivisibles, donc faire attention aux dépassements.
  • idem pour les SMS, 0,01€/SMS, ça fait 10€ pour 1000 SMS sur un mois. 1000 SMS, c’est 35 SMS par jour, soit une demi douzaine de discussions. C’est que ça peut monter vite, ces petites choses. Donc là aussi, mieux vaut préférer le forfait à 20 ou 16 euros

Parlons maintenant gammes de fréquences. Le document parle bien du réseau FreeMobile entre 900 et 2100 MHz et d’itinérance sur le réseau d’un opérateur historique partenaire (c’est à dire Orange). Cela signifie donc – mais peut-être me trompé-je – qu’en changeant d’opérateur pour aller chez FreeMobile sans acheter le mobile chez Free, vous passerez par l’itinérance. Ce n’est pas un problème en soi, mais ça risque de bouchonner quelque peu. ET pour acheter un mobile chez Free, là, il n’y a pas de subvention: c’est au prix du marché…

Ce que ça va changer

Vent de panique chez les concurrents? Sans doute. Les MVNO vont probablement disparaître du marché. Chez les trois grands? Il est clair que Free va faire mal, très mal. Mais cela ne va pas se passer en un jour, ni en une semaine, ni en un mois. On ne passe pas de 0 à 3 millions d’utilisateurs en un claquement de doigts. Il y a du traitement derrière, de l’humain, de l’inscription sur le site de Free Mobile jusqu’à l’expédition des cartes SIM.

Mais dans un an, trois ans, cinq ans, c’est clair que le paysage sera plus clairsemé. Jouons une fois encore au turfiste à deux balles.

  • Chez les particuliers, le fait de proposer l’offre Free Mobile sans obliger à souscrire à la Freebox est particulièrement bien vu. Cela va permettre d’attirer de nouveaux clients vers l’univers Free, via le mobile. Contrairement à ses concurrents qui attirent par le quadruple play, Free n’attire que par la téléphonie…
  • Chez les professionnels, artisans, professions libérales, auto-entrepreneurs, il y a de fortes chances que ça bouscule le paysage. Les offres pro vont souffrir elles aussi
  • Chez les PME et les grandes entreprises, apparemment, Free ne compte pas proposer grand chose. Donc de ce coté là, les opérateurs bien implantés en entreprise peuvent encore respirer. Mais cela peut changer dans un ou deux ans.

Ce qui manque

Apparemment, pas de carte 3G, mais rien n’empêche de commander la SIM Free et de la poser dans une clef USB adhoc. Rien non plus concernant le mode tethering, si utile pour partager une connexion 3G sur plusieurs appareils.

Bref, Free a encore réussi un sacré coup, en annonçant, plusieurs mois à l’avance, une entrée révolutionnaire sur le marché du téléphone mobile. Entrée réussie, attendons la suite.

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