Episode 2

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Le premier tour de l’élection présidentielle vient de s’achever. On a bien flippé pendant les derniers jours, en constatant un certain effritement des intentions de vote en faveur d’Emmanuel Macron, et une remonte importante des intentions en faveur du RN et des Insoumis.

Quelles enseignements en tirer ?

La fin de l’UMPS

Avec des scores tous deux en-dessous du seuil des 5%, Valérie Pécresse et Anne Hidalgo se rejoignent dans la défaite. Les candidates des deux partis qui ont trusté le pouvoir depuis plus de cinquante ans signent peut-être l’arrêt de mort de ces structures. Et si ce n’est l’arrêt de mort, du moins un sacré trou dans les finances. j’ai de la peine pour les prestataires sui les ont aidé et ne rentreront peut-être pas dans leurs frais…

Tiraillés entre l’appel à voter Macron ou Le Pen, les pontes de LR vont connaître quelques moments difficiles, à côté desquels la succession de Nicolas Sarkozy et la lutte entre Coppé et Fillon ressemblera à un programme télévisé pour enfants. Je fais cependant le pari qu’une grande majorité d’entre eux suivront le président actuel, de manière à se négocier des portes de sortie honorables lors des législatives. Quant aux électeurs, à eux de tirer les conclusions qui s’imposent.

Du côté de ce qui reste du Parti Socialiste – moins de 2% des suffrages exprimés – il n’y a pas de doute, Macron a réussi à aspirer ses anciens électeurs, plus intéressés par l’option centriste que le hasard d’une candidature Mélenchon.Ces 2% voteront Macron.

Zemmour ou les Illusions perdues

Celui dont on aurait pu croire, au début de sa campagne, qu’il réussirait son pari et aspirerait les voix des électeurs du Rassemblement National s’est finalement planté en beauté. Avec 7% des voix, il réalise un score décevant en regard de ses ambitions. Pire, il a réussi à rendre Marine Le Pen acceptable et à la parer d’une certaine candeur. Les électeurs d’Eric Zemmour se reporteront en masse vers cette dernière, et c’est assez terrifiant.

Autour de moi, une bonne partie de la communauté juive française a soutenu cette candidature, et va probablement voter Le Pen au second tour. C’est quand même assez dingue, de se dire que des gens qui ont reçu une éducation d’un niveau correct, qui sont a priori capables d’un jugement pondéré, et sont somme toute assez sensibles à tout ce qui concerne la « question juive » seront capables d’accorder leurs votes à une candidate que tout rattache à l’histoire de l’extrême-droite et à l’antisémitisme, depuis ses fondateurs jusqu’à ses adhérents. Sans parler de sa visite chez Vladimir Poutine, à la veille des élections de 2017, en quête de financement…

Mélenchon échoue de peu

Il aurait pur être la surprise du premier tour, mais il échoue de peu. Jean-Luc Mélenchon, en faisant cavalier seul, ‘an semble-t-il pas retenu les leçons du passé. François Hollande, et dans une moindre mesure François Mitterrand, ont par le passé montré que pour l’emporter, il faut avant tout éliminer les candidats de son propre camp, par exemple, en réalisant un vaste rassemblement des forces de gauche dès le premier tour. Jean-Luc Mélenchon n’y est pas parvenu totalement, seule Mme Taubira se sera desistée à son profit. Il lui aura manqué les voix du parti communiste pour avoir une chance d’accéder au second tour.

Cette défaite le laisse néanmoins arbitre pour les semaines à venir. Car pour battre leur adversaire, aussi bien Emmanuel Macron que Marine le Pen devront aller chercher les électeurs de gauche. Les deux prochaines semaines se dérouleront sur le terrain du social et du pouvoir d’achat. Mais il y a de fortes chances que ces électeurs là préfèrent s’abstenir, plutôt que soutenir…

Énorme performance pour Jean Lassalle

Le candidat le plus incompréhensible, qui a mené une campagne de terrain comme on en a rarement vu en France, à bord de son bus tricolore, arrive à se hisser à près de 3%. Il fait trois fois mieux qu’en 2017, dépassant même le Parti Socialiste. À ce rythme là, il a des chances de l’emporter, dans une dizaine d’années…

Conclusion

Même si l’écart entre Macron et Le Pen sera probablement plus faible qu’en 2017, et malgré les pronostics de ce soir, je vois mal comment la candidate du RN pourrait l’emporter. a France part pour 5 années de plus avec Emmanuel Macron. Ce dernier sera-t-il capable d’apprendre de se échecs, et d’éviter de jouer l’acte deux des gilets jaunes ? Affaire à suivre.

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