Divertimento

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Parmi les films proposés dans les salles obscures en ce début d’année, en voici un pavé de bonnes intentions : Divertimento. Il raconte l’histoire, authentique, de deux soeurs dont l’amour pour la musique classique, amour initié par un père immigré algérien lui-même amoureux de la Grande Musique, les conduiras à un destin peu commun. L’une des deux, notamment, deviendra cheffe d’orchestre.

Il faut dire que ce métier, qui a priori n’a rien de proprement masculin, a longtemps été un territoire réservé à la gente masculine. Pourquoi ? Il n’y a aucune raison censée à cela. Vouloir le justifier, cela reviendrait à vouloir justifier d’interdire aux femmes de voter, ou de chanter dans la rue. Cela étant dit, jusqu’à il y a peu, rares étaient les femmes à diriger des orchestres. Zahia Ziouani, cheffe dont il est question dans ce film, fait apparemment partie des premières à avoir osé franchir le rubicond. Femme, et issue de l’immigration, pour elle, c’est la double peine. Pourtant, elle a tenu bon : elle est aujourd’hui à la tête d’un orchestre symphonique qui a donné son nom au film

Divertimento décrit donc le parcours difficile de Zahia Ziouani et de sa soeur, ou du moins une tranche de vie décisive, celle de l’année du bac, la saison 1995-1996. Issues d’une famille immigrée installée dans ce qu’on appelait autrefois la « banlieue rouge », elles ont toutes deux reçu une éducation musicale de bon niveau au conservatoire de Seine Saint-Denis. Cela ne leur permet pas pour autant d’être acceptées et reconnues par les autres jeunes musiciens auxquelles elles vont se frotter durant leur classe de terminale.

Allez voir ce film. Ce n’est certes pas le chef d’oeuvre de la décennie, et le scenario a du mal parfois à se défaire de certains clichés, ou de scènes disons un peu conventionnelles. On a l’impression que la réalisatrice hésite entre réaliser un film sur la musique, et un film sur l’immigration, ou plutôt l’intégration réussie de deux jeunes filles qui font face avec un courage hors norme au mépris de classe.

Mais la musique est là. Et même si on finit par se demander comment de si jeunes artistes peuvent ingurgiter autant de grosses oeuvres en si peu de temps, on passe un bon moment musical, sans effets spéciaux (ouf), sans talent surnaturel (comme ici) et sans séquence grandiloquente. Ce film est avant tout un éloge au travail, et à ce titre, il mérite toute notre considération.

Et si vous hésitez entre Divertimento et Tàr, autre film consacré à une cheffe d’orchestre peu conventionnelle, pourquoi ne pas aller voir les deux et laisser un petit commentaire ?

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