The Circle

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Avant d’aller voir The Circle au cinéma, je me suis laissé tenter par le livre écrit par Dave Eggers, et dont le film actuellement sur les écrans est une adaptation. Il m’avait été conseillé par Patrice Urvoy il y a un an déjà, je l’avais alors acheté mais pas encore ouvert. Je n’ai pas été déçu.

The Circle raconte l’histoire d’une jeune femme, Mae Holland, qui rejoint une entreprise emblématique de la Silicon Valley, sur cooptation d’une de ses amies d’université, Annie Alistair. Contrôlée par un triumvirat – les Wise Men – cette entreprise représente la quintessence des GAFA. Elle domine le marché de la recherche en ligne (Google), des réseaux sociaux (Facebook), des appareils électroniques les plus sophistiqués (Apple) et de la vente de produits en ligne (Amazon, dans une moindre mesure).

Par le biais de ses innovations, The Circle parvient à devenir omniprésente. Ses réseaux sociaux, internes et externes, sont partout. Ses caméras de surveillance miniatures sont partout. Ses dirigeants sont partout. Son offre d’hébergement sur le cloud permet de tout stocker. Et ses ingénieurs sont capables de mettre au point les algorithmes les plus sophistiqués pour rendre le monde meilleur: traquer les criminels, observer les actes des individus afin que chacun fasse preuve de plus de transparence, scanner les contenus du passé pour tout connaître sur tel ou tel individu.

Le problème, c’est que malgré les bonnes intentions de ses fondateurs, The Circle parvient à un niveau de pouvoir à côté duquel Big Brother fait pâle figure. Où cela mènera-t-il notre héroïne? Je vous laisse le découvrir au terme des quelques 450 pages du livre.

Sans parvenir à l’élégance d’un Orwell, Dave Eggers soulève, avec clairvoyance et une bonne dose d’humour, le ridicule de nos usages sur les réseaux sociaux, l’imbécilité d’une approche visant à la transparence totale, le danger que représente une société où tout peut être su et connu de tout le monde, sans barrières, ni vie privée. Avait-on besoin d’un livre pour s’en rendre compte? Non, évidemment. Mais par petites touches, Dave Eggers montre bien que l’absence de limites au pouvoir des GAFA rend chaque jour plus plausible une telle dystopie. Il faut donc lire ce livre – à défaut d’aller voir le film éponyme au cinéma..

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