Le mont Chaberton

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Pour les adaptes des randonnées en montagne, voici un petit parcours pittoresque, au départ de Montgenèvre, qui vous fera passer de 1800 à plus de 3100 mètres d’altitude, soit un dénivelé de 1300 mètres. Sans présenter de réelle difficulté technique, l’ascension de cette montagne est largement accessible, à condition de tenir un peu plus de trois heures de montée (à un rythme soutenu, compter plutôt quatre heures si vous prenez votre temps), et de supporter une descente très rocailleuse.

Mais l’intérêt de de l’ascension du mont Chaberton, c’est ce qu’on trouve en haut: les ruines d’une forteresse autrefois inexpugnable (ça y est, j’ai casé ce mot dans mon blog :)), construite par l’armée italienne il y a un peu plus d’un siècle, et démolie par un tir d’artillerie français en juin 40, depuis le fort de l’Infernet oui, ça ressemble…).

Le fort de l’Infernet

Tout cela est très bien raconté dans l’article consacré au Chaberton sur Wikipedia. Il faut dire que le Chaberton appartenait autrefois à l’Italie, et qu’il fut récupéré par la France en 1947. Mais ce qui est très surprenant, c’est que les tourelles des canons faisaient face … à l’Italie, et non aux vallées des Alpes françaises. Ainsi, les artilleurs de l’Infernet ont-ils sans doute pris ceux du Chaberton à revers, alors que ce dernier se trouvait à une altitude plus élevée…

Si l’aventure vous tente, sachez que l’ascension se divise en trois parties: une première partie, en lisière de forêt de sapins, d’environ deux kilomètres, fort agréable. Vous traversez ensuite ce qui semble être le lit d’une rivière asséchée (ou les restes d’un glacier disparu), rempli de pierres, avant de réaliser une ascension assez rude sur plus de 600 mètres. Vous accédez alors à un col, d’où vous pourrez admirer la vallée de Césane. La troisième partie est fort venteuse: le vent vous accompagnera pendant les près de 400 mètres qu’il vous reste à franchir, en pente assez douce, pour rejoindre la forteresse en ruine.

L’ascension est accessible, je l’ai déjà dit: en y montant, j’ai dépassé un père avec deux enfants d’environ 8 et 10 ans. C’est un peu long pour eux, mais cela ne présente aucun risque majeur, il n’y a pas de franchissement dangereux, et les rochers à escalader sont à leur taille. Un article de blog relate d’ailleurs l’ascension d’un petit Jules âgé de 8 ans. Mieux, on peut y monter avec son VTT, pour une descente assez incroyable.

Chapeau, l’ascension en VTT !

Tout au long de la montée, je me suis demandé comment les troupes italiennes ont fait pour monter le matériel de construction et les matériaux qui ont servi à concevoir les tours et les canons. A dos d’homme? A dos d’âne? En établissant une immense chaîne humaine sur les 8 kilomètres de la base au sommet? La réponse m’est apparue lors de la descente: un sillon tracé dans la pente, ainsi que des cables métalliques, qui ont très vraisemblablement servi au halage des éléments les plus lourds.

On distingue bien le sillon
Quoiqu’il en soit, et comme pour Massada, je reste ébahi par les trésors d’ingéniosité mis en oeuvre pour dresser de telles constructions à plusieurs centaines de mètres d’altitude, à une époque où l’on ne disposait ni d’hélico, ni de toutes goudronnées.

Et pour finir, une petite vidéo prise depuis le sommet du Chaberton.

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