Sylvia : Une vie au coeur du Mossad

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Sylvia Rafael, ce nom ne dit pas grand chose aux moins de cinquante ans. Elle fut pourtant au centre d’un événement douloureux : l’élimination manquée d’Ali Hassan Salameh par le Mossad, à Lillehamer, et l’assassinat par erreur d’Ahmed Bouchiki, frère d’un chanteur des Gypsy Kings. Le livre Sylvia : Une vie au coeur du Mossad raconte l’histoire de sa vie, une vie traversée de drames.

Née à la fin des années 30, de père juif d’origine ukrainienne et de mère non juive, Sylvia Rafael se prend d’affection pour l’état d’Israel naissant. Elle part s’y installer, puis se fait rapidement recruter par les services secrets israéliens.

Après une formation de plusieurs mois, le Mossad lui construit une nouvelle identité, celle d’une journaliste canadienne, qui va travailler pour le compte d’un agence photo parisienne. Son nouveau métier va ainsi lui permettre de se rendre dans une multitude de pays hostiles à Israel, sans trop attirer l’attention.

Sa carrière débute au milieu des années 60, de manière concomitante à l’ascension d’un nouveau leader palestinien, Ali Hassan Salameh. Très vite, Arafat va lui confier des opérations spéciales, celles à même de donner le plus de visibilité à l’OLP et au Fatah. Son organisation, Septembre noir, va signer certains des pires attentats, et notamment la prise d’otage des athlètes israélien aux JO de Munich, en 1972.

À partir de ce moment là, Israel décide de réduire à néant la capacité de nuisance de Septembre noir. C’est d’ailleurs le thème central du film de Spielberg, qui partage avec ce livre certains des épisodes les plus tragiques.

Le parallèle entre ce film et ce livre s’arrête pourtant là. Car ce livre, qui aurait pu être passionnant, n’arrive pas à la cheville du film de Spielberg, aux personnages pourtant largement fictifs, et au récit massivement critiqué par d’anciens responsables israéliens, qui y voient, à raison, une comparaison tendancieuse entre les services israéliens, et l’organisation terroriste dirigée par Yasser Arafat.

Le problème de ce livre ne relève ni du personnage, ni de ses actes, ni même du bien fondé des actions menées par le Mossad. Non, ce qui pose problème, c’est simplement … son style. Est-ce la traduction ? Ou bien la manière d’inventer certaines scènes – ah, le petit déjeune du jeune Salameh, ou les dialogues languissants entre Sylvia et son futur époux… Au fil des pages, on a l’impression de naviguer entre un roman de la bibliothèque rose, et le genre d’histoire insipide et bourré de propagande moralisatrice qu’on peut lire dans les feuillets parfois distribués dans les synagogues.

Bref, si l’histoire de Sylvia Rafael ou du Mossad vous intéresse, il y a plein d’autres ouvrages tout aussi bien documentés, et qui ne vous donneront pas l’impression qu’on s’adresse à un lecteur passif, comme Raise and kill first.

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