Comment ça va pas ?

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Événement le plus traumatique qu’a connu la communauté juive mondiale sur les 20 dernières années, le massacre du 7 octobre n’en finit pas de hanter nos mémoires. Plus de six mois ce sont cependant écoulés depuis ce sinistre samedi matin, et le temps de l’abasourdissement est passé. Est venu le temps des écrits, douloureux ou angoissés, selon leur auteur. Après Bernard-Henri levy et William Goldnadel, c’est au tour de Delphine Horvilleur de se livrer sur ces six mois de douleur.

Rabbin de la communauté juive libérale, Delphine Horvilleur n’en est pas à son premier livre. Oratrice talentueuse, aussi habile en calembours qu’en références bibliques, elle s’exprime avec soin, et sait faire passer ses idées par des formules ciselées.

Dans cet essai composé d’une douzaine de chapitres construits comme des conversations avec tous ceux qui l’ont aidée à se reconstruire depuis ces événements funestes, elle exprime ce que des millions de juifs ressentent depuis plus de deux cents jours : la résurgence d’une haine antisémite que les plus optimistes pensaient disparue, et dont les plus réalistes ne cessaient, depuis plusieurs années, de constater les progrès.

Les juifs de France, d’Israel, des Etats-Unis ou d’ailleurs vont mal. Psychologiquement, ils sont au plus bas. Plus de 130 otages sont encore aux mains du Hamas, Israel est mis au ban des nations pour avoir voulu les récupérer par la force, et presque partout, la haine antisémite s’exprime ouvertement, et s’installer durablement dans le discours politique, et principalement chez les leaders de gauche qui se clament un antiracisme de façade.

Avec Comment ça va pas ?, Delphine Horviller n’a pas seulement trouvé une formule choc, qui fait pendant au comment ça va bien qu’on se balance, parfois, entre amis. Elle a réussi à exprimer, dans ce petit livre, une peine commune dont nous avons du mal à voir la fin.

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