Salto arrière

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Il paraît que Salto va bientôt disparaître.

Sal.. quoi ?

Salto. Comment, vous ne connaissez-pas Salto, la plateforme de streaming à la française ? Pourtant, on a abondamment entendu parler, lors de son lancement. J’avais même produit un petit article sur ce blog où j’exprimais mes doutes sur la viabilité d’une telle initiative, qui relevait plus du voeu pieux et de l’envie de faire plaisir à son actionnaire principal – l’état – que d’une réelle réflexion stratégique.

Résultat. : deux années seulement après son lancement, Salto, la plateforme de VOD – pardon, SVOD – à la française, diffusée depuis octobre 2020 accumule les pertes. On parle de 200 millions d’euros. Ce qui n’est rien au regard des pertes enregistrées chez Disney+ (1,5 milliards de dollars quand même), mais qui représente quand même quelque chose en regard du budget du ministère de la culture, ou de celui des acteurs engagés sur ce projet, TF1, M6 et France Télévisions.

Bref, il n’aura fallu qu’un peu plus de deux ans pour que Salto rejoigne le cimetière des grands projets qui ne serviraient à rien, à côté du Bi-Bop, du moteur de recherche Quaero ou du protocole SECAM (encore que le SECAM, lui, a duré plus de deux ans…). Il est étonnant qu’à l’heure de la mondialisation des échanges, et des entreprises pesant plusieurs centaines de milliards de dollars, il y ait encore des projets nationaux qui croient pouvoir rivaliser avec des acteurs internationaux comme Amazon, Apple ou Google. Ceux qui les portent ont probablement abusé sur la lecture d’Astérix, dans leur jeunesse.

On peut résister un peu, face à Rome.

Mais il faut une sacré dose de potion magique.

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