Pourquoi le gaz de schiste a-t-il aussi mauvaise presse?
Le gaz de schiste a mauvaise presse en France, c’est le moins qu’on puisse dire. Pourtant, sans être un expert de la fracturation hydraulique et des autres moyens d’extraction de ce gaz naturel, je reste perplexe face à de telles levées de bouclier. Pourquoi ne peut-on pas décemment envisager une production industrielle à grande échelle en France?
La plupart des opposants à l’extraction de gaz de schiste mettent en avant le risque de pollution des réserves d’eau. Certes, mais je doute que l’exploitation d’autres formes de gisements de gaz naturel soient moins polluantes: les moyens mis en oeuvre pour l’acheminement (gazoduc, méthanier) sont-ils vraiment moins polluants? Il est vrai que pour ces derniers, l’essentiel de la pollution s’effectue en dehors du territoire national: polluer les voisins ou les pays plus pauvres ou moins développés, cela gêne-t-il moins?
Et puis il y a les enjeux économiques. La lecture de ce qui en est dit sur Wikipedia est édifiante.
- L’exploitation de gisements de gaz de schiste aux Etats-Unis a stimulé la consommation de gaz en 2012
- Il en a résulté une baisse de la production d’électricité à base de charbon toujours en 2012
- Les producteurs de charbon, pour compenser le recul de leurs ventes, ont cherché à écouler leurs excédents en Europe et en Asie, stimulant l’utilisation de charbon pour produire de l’électricité en Allemagne en 2013
- Du coup, la production d’électricité par des centrales à gaz a chuté en Europe en 2013 (l’article précise que GDF Suez a mis « sous cocon » 3 de ses 4 centrales à gaz, pourtant quasi-neuves)
- Ce charbon à bas prix a provoqué une baisse des marchés de gros de l’électricité
- Le surcoût des énergies renouvelables par rapport au prix du marché a conduit à une hausse des taxes pour, justement, couvrir ce surcoût…
Pas très simple, non? Finalement, n’aurions-nous pas intérêt à développer l’exploitation de gisements de gaz de schiste, pour éviter les dommages collatéraux des marchés voisins?
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
selon des critéres purement economiques oui vous avez raison.Mais d’apres les rapports edifiants sur les graves risques encourus sur l’environbement et la santé humaine non. Vu les techniques proposées aujourd’hui les maladies humaines augmenteraiebt a coup sur et cela engendrerait un surcout des frais medicaux. Pourquoi l’etat ne mettrait il pas au point de nouvelles techniques moins polluante pour recuperer les richesses de son sol? Parfois la patience et le travail sont la solution?
Au risque de paraître un dinosaure, je suis opposé aux gaz de schistes !
Au-delà des raisons écologiques à court terme (pollution des nappes phréatiques, etc…), dès que l’on brule un produit carboné, on produit du CO2 !
Certes, plus ou moins, moins avec le gaz qu’avec le charbon.
Donc :
1. le nucléaire actuel (mais les ressources sont limitées à moyen terme)
2. le nucléaire futur avec la fusion contrôlée (mais l’horizon est lointain)
3. les énergies « gratuites » (mais chères) et prévisibles (les éoliennes ne me semblent pas au top dans ce domaine) comme les hydroliennes, les marées, etc.
4. les économies d’énergie naturellement : isolation, recentrage des productions industrielles près des lieux de consommation,etc.
Et aussi, peux de gens en parlent, penser au CH4 qui est pire que le CO2 !
Pourquoi nous résistons au gaz de schiste ? Probablement parce qu’on veut l’imposer en force, sans débat… du coup, on a peur. Et il y a beaucoup de choses qui peuvent faire peur dans cette technique, en particulier lorsque l’on n’est pas informé. (Ce qui est tout le jeu des industriels du secteur. Idem pour les OGM.)
Quant aux effets collatéraux, ils sont évidents. La politique volontariste européenne pour une énergie renouvelable conduit à la victoire du charbon et à une augmentation du prix de l’énergie (les subventions au renouvelable coûtent cher) qui met en difficulté notre industrie. Mais d’où viennent-ils ? Du fait que nous nous en sommes remis au marché. Si nous décidons que l’énergie devient un enjeu de survie, nous ne devons pas laisser au marché le soin de décider pour nous. Nous devons prendre notre sort en main, et mettre en oeuvre une politique (peut être de réduction massive de consommation par modification de l’organisation de notre société) qui aille dans le sens de notre intérêt collectif.
ce que vous dites est vrai mais avec l’europe le mot etat a-t-il encore un sens? Ne pensez vous pas que nous ne vivons plus vraiment en democratie mais plutôt dans un systeme oligarchique ou les grandes entreprises europeennes dont font parties les françaises menent le bal economique donc politique de la france et de l’europeen general? A ce cher platon avait peut etre raison dans son modele cyclique des successions de systeme politique de democratie on passe a oligarchie poue finir a dictature et repasser a democratie?
Je suis assez d’accord avec kopouik !
La démocratie va bien mal avec la finance !
La bonne nouvelle, c'est que, si on n'exploite pas le gaz de schiste, il ne sera pas perdu et nous pouvons toujours changer d'avis. Cependant qu'aux États-Unis, j'entends que les premiers champs déclinent (après avoir fait des trous tous les kilomètres) et qu'en Pologne, les investisseurs renoncent…
http://petrole.blog.lemonde.fr/2013/10/01/gaz-de-schiste-premiers-declins-aux-etats-unis/
http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/01/16/gaz-de-schiste-le-degrisement-polonais_4348940_3244.html
La bonne nouvelle, c'est que, si on n'exploite pas le gaz de schiste, il ne sera pas perdu et nous pouvons toujours changer d'avis. Cependant qu'aux États-Unis, j'entends que les premiers champs déclinent (après avoir fait des trous tous les kilomètres) et qu'en Pologne, les investisseurs renoncent…
http://petrole.blog.lemonde.fr/2013/10/01/gaz-de-schiste-premiers-declins-aux-etats-unis/
http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/01/16/gaz-de-schiste-le-degrisement-polonais_4348940_3244.html
Bon, merci pour vos échanges très courtois sur ce débat qui est déclenche quelques passions. Je dois avouer que je reste sur ma faim. Plus exactement, je me dis que si l’on avait découvert le gaz de schiste au début du XXe siècle, on n’aurait pas eu les mêmes états d’âme. Aurait-ce été un mal?