Pessah à Divonne-les-Bains

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De toutes les fêtes juives, Pessah est peut-être la plus singulière. Commémorant la fin de l’esclavage des hébreux et la sortie d’Egypte, elle s’accompagne de 8 jours (7 en Israel) d’un régime alimentaire très strict, qui exclut la consommation de tout aliment contenu des céréales ayant levé. Ni pain, ni pain au chocolat, ni pâtes, pendant cette semaine là. Et les saveurs des mets préparés à l’occasion des deux premiers soirs de fête varient d’une communauté à l’autre. Bref, Pessah est une fête familiale, éprouvante et dans sa préparation et dans sa gestion au quotidien, mais qui procure des souvenirs extraordinaires, bien des années après. Ce n’est donc pas sans une certaine appréhension que je me prenais la route, il y a une semaine, pour aller passer Pessah en famille dans un hôtel de Divonne-les-Bains, petite station thermale du Jura: un Pessah sans msoki (le plat traditionnel tunisien pour cette occasion), c’est un peu un Noel sans dinde…

Verdict après une semaine: un sans-faute et une expérience inoubliable.

Le Cadre, tout d’abord. Divonne-les-bains est une charmante petite ville située à la frontière avec la Suisse, au pied du Jura, dans le pays de Gex. Pas grand chose à faire ici, à part se détendre, faire un peu de sport autour du lac de Divonne – remarquablement aménagé, avec une voie piétonne et des pistes réservées pour les vélos – faire des randonnées dans le pays de Gex, ou bien tenter sa chance au casino Partouche du coin.

L’hôtel du domaine de Divonne jouxte le casino. C’est un hôtel années 30, très bien conservé: hauteur sous plafond, dorures, superbe jardin, piscine chauffée même en avril, et un service impeccable.

Pour ma part, j’ai opté pour quelques joggings – 25 km, de quoi préparer mon prochain 10K –  une petite randonnée de 3 heures, la découverte du mont Mourex, une belle balade en forêt qui s’achève au pied d’un mégalithe.

Pessah à Divonne. C’est le traiteur lyonnais Henry Lippmann qui organise ce séjour cacher. Autant vous dire que c’est de la haute gastronomie. Certes, sans kitniot. Mais des tables somptueuses, des plats succulents, un barbecue mémorable, et surtout, des vins recherchés à chaque repas: 8 jours de fêtes, c’est 16 repas, et pas deux fois le même vin: Pouilly Fumé, Château de l’Anglais, Sylvaner, Pinot noir, Pinot gris, un exceptionnel muscat Barkan 2002, etc.

Les plus. Cette année, la Chorale Juive de France (mais si, ça existe) était de passage à Divonne et a donné un concert magnifique, dont j’ai capté cette interprétation en hébreu – et non en italien – du choeur des esclaves hébreux, extrait du célèbre opéra Nabucco de Verdi. J’espère que les interprètes ne me tiendront pas rigueur de la diffuser…

Question organisation, la « touche Lippmann », c’est aussi ces petites attentions, une brosse à dent spéciale Pessah (qui ne dure qu’une semaine pui s’auto-détruit) ou un sac à dos spécial randonnée, avec couverts et napperon…

Autre petit plus, mais de taille, la météo: un anticyclone qui dure près d’une semaine, et assure des températures quasi estivales…

Ma conclusion: malgré la petite appréhension initiale, ce séjour à Divonne est sûrement l’un des plus merveilleux que j’ai jamais connu. Je reviendrai, et le recommande à qui veut concilier Pessah, repos et nature.

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