L’Homme qui rit

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Cela faisait un bon moment que je n’avais pas lu un classique de Victor Hugo. Il faut dire qu’on n’a guère le temps ni la culture pour réellement les apprécier quand on les étudie en classe. Et qu’on a rarement l’idée d’y revenir une fois adulte.

Pourtant, je me souviens comme si c’était hier de l’impression que m’avait laissé la lecture des Misérables, l’été de mes treize ans. Par rapport à tout ce que j’avais pu lire auparavant, principalement des romans de Jules Verne, cela m’avait complètement bouleversé. Plus tard, Ruy Blas m’avait aussi étonné, surtout parce que j’y avais découvert la « version originale » de la Folie des Grandeurs. Je n’ai jamais eu le courage de lire la Légende des Siècles dans sa totalité, même si j’en ai parcouru quelques passages. Bref, en ouvrant L’Homme qui rit il y a quelques jours, je ne savais pas très bien à quoi m’attendre.

Je n’ai pas été déçu. Cette histoire tragique, d’un jeune lord défiguré à vie et abandonné sur la côte sud de l’Angleterre alors qu’il n’a que dix ans, recueilli par un saltimbanque, et qui va retrouver par le plus grand des hasards son titre usurpé, avant que ne se dénoue le drame, a de quoi séduire plus d’un lecteur. Que vous cherchiez de l’amour, du mystère, un cadre historique ou quelques bons mots pour réfléchir à la perversité de la nature humaine, vous trouverez de quoi satisfaire votre curiosité.

Au-delà de l’histoire, c’est bien entendu un regard critique sur la monarchie et l’aristocratie que livre ici Victor Hugo, une étude qui tombe à point nommé pour tous ceux qui se mettraient à douter des vertus de la démocratie et appelleraient à un retour vers une forme d’autorité plus affirmée. On a tendance à oublier, sous prétexte que les manifestations de gilets jaunes pourrissent le paysage et détériorent l’image de la France, qu’il n’y a de cela que trois siècles – même pas dix générations – on réglait ces genres de problèmes d’une manière totalement arbitraire… Il a fallu en mener, des combats, pour que les classes les plus faibles puissent accéder aux mêmes droits que nés avec plus de moyens. Il faut lire ce texte, ne serait-ce que pour se souvenir des errements du passé.

Seul obstacle, mais qui ne doit pas vous rebuter: il faudra être patient, la version de poche de L’homme qui rit fait quand même dans les 800 pages…

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