Le patron de PME, ou le syndrome de Peter Pan

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Je dois à mon ami Christophe Faurie la découverte de ce texte pourtant paru en 2009, Le patron de PME, ou le syndrome de Peter Pan. Ce mémoire de fin d’études, rédigé par trois élèves du Corps des Mines, Benjamin Bertrand, Philippe Bodenez et Etienne Hans, mériterait une diffusion aussi large que possible. Car au travers de l’enquête qu’ils ont mené auprès d’une poignée de chefs d’entreprise, j’ai découvert, ou redécouvert, certains des sujets qui m’ont tracassé tout au long de mon parcours à la tête d’Else & Bang.

Pan sur le syndrome de Peter ?

Peter Pan, tout le monde connaît ce personnage. Personnellement, je ne l’ai jamais vraiment apprécié. Trop léger, trop superficiel, à mes yeux. J’ai toujours eu un faible pour les besogneux, du type Bagheera, rabats-joie mas sur qui l’on peut toujours compter en cas de coup dur. Et bien figurez-vous que finalement, cette caractéristique là fat aussi partie de la panoplie de Peter Pan. Et que nous autres, dirigeants de PME actuels ou anciens, avons plus de points communs avec le personnage en pyjama vert que nous pourrions l’imaginer.

Ce qui caractérise Peter Pan, de prime abord, c’est son indépendance, sa liberté d’action, sa capacité à défier l’ordre établi et à imposer ses propres règles. Certes. Mais cela ne constitue que le premier niveau de lecture. Car ce qui caractérise aussi Peter Pan, c’est qu’arrivé à un âge où les autres acceptent de devenir adulte, lui refuse de quitter l’enfance, et continue de batifoler avec des gamins : il ne sait pas, ou plutôt ne veut pas, grandir. C’est ce qu’on appelle, pour résumé, le syndrome de Peter Pan. Et les patrons de PME français en souffriraient (presque) tous.

Attention, lecture conseillée

Il faut lire ce texte, et les interviews parfois truculentes des patrons de PME qui y racontent leur quotidien, sous couvert d’anonymat. Cela ne prend guère plus d’une heure ou deux, selon vos capacités de lecteur. Et vous en sortirez beaucoup plus alerte, sur la conduite d’une PME.

Ce que disent les trois auteurs vers la fin de l’ouvrage, et qui résume assez bien le reste (pour le cas où vous ne souhaiteriez pas tout lire), c’est que le patron de PME cherche à rejoindre une certaine zone de confort, ou plutôt d’inconfort minimal, tant périlleuse est sa position, devant fire face aux multiples dangers qui le guettent, comme la tendance à l’isolement, au narcissisme, à l’altruisme ou un goût démesuré pour l’indépendance. Cette indépendance est pourtant illusoire, tant la vie de son entreprise dépend de quatre forces concurrentes, tiraillé entre son banquier, ses prestataires, ses actionnaires ou son management intermédiaire.

Bref, ce n’est pas une vie de tout repos, et ce petit essai vous l’explique avec beaucoup de talent.

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