Du TGM au TGV

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Sous ce titre anodin se cache un documentaire fort sympathique sur le passé récent des juifs de Tunisie. À mi-chemin entre l’exposé historique, qui vous raconterait doctement l’histoire de cette communauté, l’une des plus anciennes du pourtour méditerranéen, et comme on en voit souvent sur Arte, et un documentaire à l’eau de rose, ou plutôt à l’eau de fleur d’oranger, où la voix de Frédéric Mitterrand ânonnerait sur un ton légèrement soporifique les mille et un attraits de la Tunisie de l’époque, ce film est construit comme une succession de témoignages d’individus qui évoquent les multiples facettes du lien indéfectible entre ce pays et ses anciens ressortissants.

Du TGM au TGV donne la parole à une multitude d’individus, célèbres ou non, certains nés en Tunisie, d’autres nés en France, qui racontent l’exode de leur famille, et leur difficile intégration dans ce froid pays qu’ils ne connaissaient que de très loin. Intégration professionnelle, intégration sociale, et souvent aussi, intégration scolaire, qui donne des souvenirs impérissables…

L’attachement des juifs de Tunisie à leur pays d’origine est tel, que certains, nés en France, y retournent, pour retrouver des racines, une histoire, qu’ils n’ont pas su trouver en France, poussant parfois l’audace en se lançant dans une carrière politique dont ils savent bien qu’elle ne pourra pas être bien longue, dans un pays qui peu à peu finira par effacer l’histoire de sa communauté juive pourtant arrivée il y a plusieurs siècles…

La force de ce documentaire, c’est de ne pas donner de leçon, de ne pas tenter d’imposer un discours magistral, mais de raconter des histories individuelles somme toute assez banales, auxquelles nombre de juifs tunisiens peuvent s’identifier. Du 4 heures à base de pain et d’harissa, aux étés à Kheireddine, chacun y trouvera un récit à sa mesure.

Seul regret – mais on ne peut pas tout caser dans un film de moins de 90 minutes – le film retrace essentiellement l’histoire des juifs de Tunis et un peu de Djerba. Les enfants de familles issues d’autres région plus excentrées, comme Nabeul, Sousse ou Sfax, y retrouveront peut-être un peu moins leurs attaches. Et encore, ce n’est pas si sûr…

Bravo donc à Gilles Samama et Sonia Fellous, ainsi qu’au cinéma le Balzac, où ont lieu les séances. Dépêchez-vous d’aller le voir, il ne reste que deux séances à venir courant décembre…

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