La formidable histoire des 33 mineurs chiliens

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C’est une histoire de mecs. Des vrais, des costauds, de ceux qu’on envoie à la mine, des gueules noires comme on les appelait il n’y a pas si longtemps; sauf que des mineurs, de par chez nous, ça se fait rare. Ceux-là, ce sont des vrais, comme on n’en trouve qu’en Chine, en Russie en Afrique, ou, dans le cas présent, au Chili. Ces 33 là, on peut dire qu’ils reviennent de loin. Le 5 aout dernier, après un accident dans la mine de San José, ils se retrouvent coincés à 700m sous terre. Sans moyen de communication. C’est là que l’historie commence.

Au début, on les croit morts. Les équipes de sauvetage tentent de sonder, et parviennent, deux semaines après l’accident à les localiser, dans une cavité de secours. Les 33, dans une surprenante posture de survie, se sont organisés, ont géré leurs ressources, notamment la nourriture, en attendant qu’on les repère. Deux semaines, à se nourrir d’une cuillerée de lait concentré et d’un peu de thon en conserve. Autant dire une éternité.

Mais les secours sont là. Ils parviennent à glisser une caméra, à échanger des messages, bientôt à leur faire parvenir nourriture et médicaments. A l’air libre, les familles ont repris espoir. Les secours s’organisent, font venir une engin de forage spécialement conçu pour ces opérations, et construisent une nacelle, appelée « Phénix », un suppositoire de 53cm de diamètre qu’on va glisser le long d’un conduit de 700m, percé jusqu’à la petite chambre de 50m2 où les mineurs sont installés. Comble de l’efficacité, ils devront eux-mêmes s’occuper des gravas occasionnés par le forage (mais là, je ne comprends pas bien comment, puisqu’on perce du haut vers le bas…). Et enfin, le 13 octobre au matin, l’opération d’extraction peut commencer. 700 secondes d’ascension par mineur, 700 secondes de descente à vide. Douze heures après le début des opérations, ils sont encore une douzaine en bas.

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Forcément, on ne peut qu’être admiratif devant cette histoire. Admiratif devant le courage des mineurs, la persévérance des équipes de secours, la confiance des familles, le soutien de tout un pays. Les journalistes ne se sont pas trompés, c’est un fort moment d’humanité qui se déroule encore en ce moment.

On ne peut s’empêcher de penser, aussi, à Eric Establie, spéléo français mort noyé il y a à peine quelques jours. Le parallèle s’arrête là. Les 33 ont eu de la chance, ont pu s’organiser à plusieurs. Les conditions – mine vs. grotte ne sont pas les mêmes.

On ne peut s’empêcher de penser, aussi, aux futurs spationautes, volontaires pour Mars, qui devront passer plusieurs jours en isolement complet. L’expérience des mineurs n’a duré que deux mois et quelques, mais dans des conditions extrêmes, à côté desquelles celles des spationautes font figure d’hôtel 5 étoiles.

Finalement, on devrait envoyer des mineurs dans l’espace. Et de préférence des mineurs chiliens. Le Chili, future puissance spatiale?…

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