De Runkeeper à Strava

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Cela fait déjà neuf ans que j’utilise Runkeeper. Mais au bout de ces neuf ans, quelque chose a changé. Comme me l’a fait remarqué Yann Gourvennec récemment, on y rencontre de moins en moins de monde, on y publie de moins en moins de commentaires. Pourquoi? Parce qu’une autre application est en train de conquérir la planète running: Strava.

Tout comme Runkeeper, Strava permet de parcourir les données issues de ses courses, de les analyser, et d’essayer d’en tirer des éléments de motivation ou d’amélioration des performances. Cella fait belle lurette que Runkeeper me donne mes temps de passage au kilomètre. Oui, mais Strava le fait mieux. En fait, Strava comble un manque important de Runkeeper: la modularité sur l’analyse des performances.

Car ce qui m’intéresse, dans une course, ce n’est pas la performance globale, influencée par le temps d’échauffement en début de sortie, ou la phase de décélération sur la fin, pour récupérer de l’effort. Ce qui est intéressant, c’est de mesurer la performance sur des portions de courses, ce que Strava appelle des « segments ». Et il faut dire que de ce côté là, Strava s’en sort magnifiquement.

Strava permet à chacun de définir ses propres segments, depuis une interface très visuelle. Mais une fois qu’un segment est défini, et pour ne pas polluer inutilement sa base, Strava part à la recherche de segments identiques, pour éviter de créer des doublons. Prenons l’exemple de mon parcours matinal: je pars de chez moi jusqu’à l’hippodrome de Longchamp (environ 1,7km), puis je fais un tour de l’hippodrome (3,6km), et reviens par le même chemin (1,7km). Au total, un parcours de 7km. Strava identifie 4 segments sur ce parcours:
– un segment sur le tour complet (la faute d’orthographe choque, je sais, mais c’est un segment déjà défini)
– un segment sur un demi-tour
– la montée de ce que quelqu’un a appelé le « col de Longchamp »
– un segment d’un km le long de l’entrée des tribunes


Strava me permet d’analyser ce segment particulier, de comparer mes derniers chronos avec mon record personnel (qui date de septembre 2013, à une époque où j’avais un sacrément bon niveau), de comparer mes chronos avec les chronos d’autres coureurs (à pied ou cyclistes).


Je peux même vérifier que j’ai réalisé une belle perf récemment, avec un temps de 4:48 là où ma moyenne est à 5:02 et ma meilleure perf à 4:43. Je peux aussi comparer mes temps avec ceux d’autres coureurs sur le même trajet, qu’ils soient mes amis ou non. Là, un petit défaut de Strava mérite d’être corrigé rapidement: les données des coureurs cyclistes et des coureurs à pied sont présentées dans le même tableau, alors que clairement, les vitesses moyennes ne sont pas les mêmes…

Là où Strava se distingue également, c’est dans l’acquisition des données. Je n’utilise pas pour cela le mode de captation de l’application Strava (qui est moins complète que celle de Runkeeper), mais une montre POLAR M400, dotée d’une puce GPS un peu plus performante que celle de l’iPhone, semble-t-il, et connectée à un cardiofréquencemètre. Et clairement, l’interface de la montre est beaucoup plus simple à utiliser en temps de course, que le smartphone, qu’il faut extraire du brassard si on veut changer des paramétrages pendant une course, et qui demande beaucoup plus de concentration.

Enfin, si vous souhaitez faire comme moi et migrer de Runkeeper vers Strava, sachez que vous ne perdez pas votre historique Runkeeper : vous pouvez parfaitement intégrer toutes vos anciennes courses, en les extrayant de Runkeeper au format GPX, et en les réintégrant dans Strava, avec une petite contrainte : on ne peut intégrer que par paquets de 25 courses. C’est parfaitement expliqué dans cet article dédié à la migration Runkeeper vers Strava. Pour moi qui en comptait quelques centaines, cela m’a pris une demi-heure.

Au final, j’ai même abandonné le mode Premium de Runkeeper pour celui de Strava, 2 fois plus cher, mais dont la finesse d’analyse comble les défauts de Runkeeper. C’est dommage pour Runkeeper, qui, en son temps, avait pris pas mal d’avance sur ses concurrents directs, particulièrement la puce Nike+. Mais comme pour toutes les bonnes startup, le temps des innovation a pris fin, semble-t-il, chez Runkeeper, depuis l’acquisition par ASICS.

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