Comment construire un code moral sur un vieux sac de supermarché

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Nous vivons des temps étranges. À chaque instant, nous sommes confrontés à des jugements supposés moraux, là où la plupart du temps, une analyse quelque peu approfondie révèle une morale des plus ambigües. C’est à croire que la morale devient une valeur supposée universelle, mais dont la mise en oeuvre repose sur des bases plus locales qu’autre chose. Nous jugeons au nom de notre morale, et non plus au nom de LA morale.

Cette suprématie des jugements moraux s’accompagne paradoxalement, selon A.B. Yehoshua, d’une absence de plus en plus flagrante de morale dans la création et la critique littéraire. Pour ne plus subir les foudres de jugement moraux, la littérature récente s’oriente soit vers une morale d’une banalité absolue, soit au contraire sur une absence totale de morale.

Pourtant, relève A.B. Yehoshua, la morale fait partie intégrante de la qualité de la création littéraire. Et pour le démontrer, ce célèbre écrivain israélien s’appuie sur 9 textes, qui illustrent l’importance des valeurs morales pour établir la qualité d’un texte. Le résultat : un petit livre intitulé Comment construire un code moral sur un vieux sac de supermarché.

De la Bible à Faulkner, de Dostoïevski à Agnon, A.B. Yehoshua offre donc neuf analyses de textes qui illustrent la subtilité et l’art de l’auteur pour transmettre un enseignement moral. C’est parfois alambiqué, parfois grandiose, et en refermant ce livre, on éprouve l’envie simple et pressante de se plonger (ou de se replonger) dans la lecture des textes évoqués.

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