Bravo au premier prix Nobel tunisien

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L’attribution des prix Nobel chaque année donne lieu à des vagues d’autosatisfaction dont on devrait se réjouir, à mon sens, bien plus que d’une victoire en coupe du monde de rugby ou de handball (je mets le football de côté, c’est un sujet trop sensible…). C’est ainsi que j’ai souvent, sur ces pages, relaté les prix Nobel ou les médailles Fields obtenus par mes compatriotes.

J’aurais pu mentionner les Nobel obtenus par deux chercheurs français en physique cette année, Anne L’Huillier et Pierre Agostini, pour leurs travaux sur un domaine qui m’est totalement étranger, la physique des instants extrêmement courts, l’attoseconde, soit un milliardième de milliardième de seconde.

Mais c’est à un autre Nobel que je souhaite rendre hommage ici. Il s’agit de Moungi Bawendi, lauréat avec deux autres chercheurs du Nobel de chimie 2023, pour des travaux qui portent également sur l’infiniment petit. Car Moungi Bawendi présente la particularité de posséder trois nationalités : il est américain – le laboratoire qu’il dirige se trouve au MIT – mais également français – il est né à Paris – et … tunisien. Son père est un professeur de mathématiques tunisien, qui a passé sa thèse à Paris VI, avant d’aller s’installer avec femme et enfants en Tunisie puis aux États-Unis.

Cela peut vous paraître anecdotique, mais il me semble qu’il s’agit en l’occurrence du premier prix Nobel tunisien (je mets de côté le prix Nobel de la paix 2015, attribué plus à un mouvement qu’à un chercheur), et l’un des très rares attribués à un chercheur africain. Savoir que Moungi Bawendi, outre ses probables immenses connaissances en chimie, apprécie tout autant une tranche de thon baignant dans l’huile et l’harissa me remplit d’une immense fierté, que je ne peux m’empêcher de partager sur ces lignes.

Comme quoi, tout est possible, à force de travail et de talent.

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