Barbie

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D’habitude, le circuit normal entre monde réel et univers cinématographique, va dans le sens d’une marchandisation des personnages d’un film. Que ce soit l’univers de Star Wars, de Toy Story ou de Shrek, c’est d’abord au cinéma qu’on voit apparaître les personnages avant que leur adaptation dans le monde physique ne prenne forme. Mais avec Barbie, le circuit est inversé, et à bien y réfléchir, je ne vois pas beaucoup d’autres exemples d’adaptation au cinéma de personnages issus de l’univers du jouet.

Le pari était risqué, mais au regard des recettes des premières semaines, il valait le coup d’être tenté. Le film Barbie réalise de très bons résultats en France et aux États-Unis (je ne sais pas ce qu’il en est pour le reste du monde), aussi bien auprès du public féminin que de la gente masculine. Il faut dire que cette adaptation bénéficie d’un battage médiatique à la mesure des moyens dépensés par Mattel pour vendre ses célèbres poupées … ou pour en défendre quand la marque est chatouillée, comme ce fut le cas lors de la sortie de la chanson « I’m a Barbie girl« , pourtant reprise au générique du film dans une version remaniée.

Succès mérité ? Ça se discute. Si le film adopte un virage franchement décalé par rapport à l’univers enfantin, cela ne vas jamais très loin, et le public adulte risque de se retrouver frustré tant il aurait été possible de jouer sur différents degrés autour de la relation entre Ken et Barbie, ou plutôt entre les Ken et les Barbie. De manière finalement très conventionnelle, Barbie se contente de nous rabâcher une critique très convenue du patriarcat version Mattel. On sourit au début, on s’en lasse à la fin en se demandant si les scénaristes ne se sont pas mis en grève un peu plus tôt qu’annoncé.

Le résultat, c’est une immense frustration, absolument pas à la hauteur des moyens financiers injectés dans ce film. On passe un agréable moment, on sourit parfois, mais on sort de la salle en se demandant ce qu’un Tim Burton ou qu’un John Lasseter auraient pu tirer d’une telle matière…

Reste le sourire gracieux de Margot Robbie et celui non moins enchanteur Ryan Gosling…

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