40 jours dans la jungle amazonienne

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Prenez quatre individus au hasard, plutôt en bonne santé, capables de se démerder tous seuls dans un environnement urbain. Envoyez-les passer quelques jours dans la jungle amazonienne, sans eau, sans nourriture, sans médicaments. À votre avis, combien de jours tiendront-ils ? Deux jours ? Trois jours ? Une semaine au grand maximum. Quarante jours ? Vous plaisantez…

Pourtant quarante jours, c’est bien la durée du séjour forcé de quatre jeunes enfants âgés respectivement de 13, 9, 4 et 1 ans, dans un environnement aussi hostile. L’avion à bord duquel ils avaient pris place, avec leur mère et deux accompagnateurs s’était crashé le 1er mai dernier. Les trois adultes y avaient trouvé la mort. L’armée colombienne avait repéré la carcasse de l’épave et leurs cadavres, sans retrouver les enfants, et ne perdait pas espoir de les retrouver un jour, étant tombée sur des traces de leur présence. Mais de là à les retrouver vivants…

Comment la fille aînée de cette fratrie, cette jeune adolescente de treize ans, a-t-elle pu survivre avec 3 gamins, entourée d’insectes, de reptiles, de prédateurs, qui auraient tous été bien contents d’en faire un complément de repas tombé du ciel ? Tout est question de culture, semble-t-il, de rapport à la nature et à un environnement que nous aurions tendance, naturellement, à considérer comme hostile, mais que leurs semblables considèrent avant tout comme leur habitat naturel. Nous, européens occidentalisés, nous nourrissons en ouvrant le frigo, passons nos journées à glander sur un smartphone et à manifester pour nos retraites. Eux, habitants de ces zones encore sauvages, passent leur journée à construire leur quotidien. Ils seraient probablement incapable de survivre dans une ville de béton, comme nous sommes incapables de vivre dans la forêt amazonienne.

La culture, c’est ce que nous nous transmettons de génération en génération.

Eux se transmettent une hygiène et une discipline de survie.

Mais nous, que transmettons-nous à nos descendants ?

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