3e étoile

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Il y a des matches de football qui laissent un goût amer pour longtemps, très longtemps. Mais parmi ces matches là, il y en a 3 qui resteront gravés dans notre mémoire collective : la demi-finale jouée contre l’Allemagne, en juillet 1982. La finale perdue en 2006 face à l’Italie, et le coup de tête de Zinedine Zidane.

Et il y aura la finale de la coupe du monde 2022 au Qatar.

Apocalypse Now

Il faut dire que cela avait mal, très mal commencé. Une première mi-temps catastrophique, désastreuse, avec une équipe de France dominée de la tête aux pieds, presque inerte, endormie, amorphe, face à un onze argentin survolté. Nos joueurs, qu’on avait connu alertes et dynamiques lors des matches précédents semblaient regarder la match à la télévision, et laissaient ces diables argentins priver leurs adversaires de ballon. Pire, le moindre début de contre-attaque de l’équipe de France était tué dans l’oeuf, par une faute bénigne à 50 mètres des buts argentins : tirage de maillot par-ci, une obstruction par-là. C’était une mi-temps à sens unique.

Résultat : 2-0 à la mi-temps. Un premier but sur un penalty, sifflé pour une faute imaginaire, et transformé par l’inévitable Messi. Et un second but sans tâche, obtenu suite à un pressing puissant. Giroud et Griezmann, héros des tours précédents, laissaient alors leur place, hagards, comme hypnotisés. Quant à Kilian Mbappe, c’est simple : il n’avait pas eu l’ombre d’une opportunité. Une bérézina s’anonçait.

Voyage au bout de l’enfer

L’art du coaching, c’est de faire les bons remplacements au bon moment. En la matière, Didier Deschamps se débrouille assez bien. Coman, Camavinga, et Kolo Muani, étonnant, ont su apporter la fraîcheur qui faisaient défaut aux français. À l’inverse, les changements opéré côté argentin n’ont pas donné l’effet escompté. Résultat : l’équipe de France revient à 2 partout à la fin du temps réglementaire. Les argentins ont beau prendre de nouveau l’avantage, les français reviennent une fois de plus au score, faisant preuve d’une résilience hors pair.

Ce match s’emballait, devenait fou. Il était à porté de main des deux équipes mais aucun ne prit d’avantage définitif. Il fallut s’en remettre aux tirs aux buts. On avait pu voir, quelques jours plus tôt, le gardien argentin mystifier les tireurs néerlandais lors d’un quart de finale où, de la même manière, les argentins avaient vu leurs adversaires du jour revenir au score in extremis. On savait qu’avec ce gardien, les argentins partaient pour une victoire cruelle.

Et c’est ce qu’il advint.

Deux équipes pouvaient ajouter une 3e étoile à leur maillot ce soir. Une seule le fera, et ce n’est pas l’équipe de France, hélas.

Mais qui a débranché la VAR ?!?

La défaite est amère. On regrettera l’arbitrage trop laxiste sur la multitude d’actes d’anti-jeu de la part des joueurs argentins, champions du monde de la faute à 50m de leurs buts. On pourra aussi s’étonner que dans une Coupe du monde où il a abondamment été fait usage de la VAR, nous n’avons pas eu droit à une finale sans un seul passage par la VAR … alors qu’on connaît le talent de simulateurs des argentins. Notamment sur le premier penalty, qui change la face du match, un penalty sifflé sur une faute imaginaire de Dembélé, pourtant l’un des meilleurs français durant les derniers matches.

Non, rien de rien

Mais ce match terrible ne doit pas occulter le reste de cette Coupe du monde au Qatar, ni faire oublier ces quatre semaines de grande qualité, avec beaucoup de surprises, comme au premier tour. Ainsi que le parcours étonnant de l’équipe marocaine, qui a éliminé ses adversaires belges, espagnols et portugais, avant de tomber sur un onze tricolore qui avait pu juger, avec son dernier match de poule face à la Tunisie, qu’il ne faut pas négliger le renouveau des équipes du Maghreb.

On retiendra le hat-trick en finale de Kilian Mbappé, un exploit qui n’était pas arrivé depuis la finale de 1966 et un anglais nommé John Hurst (même si Mbappé marque, lui, deux fois sur penalty). Le numéro 10 français est sorti du stade sans un sourire, sans un mot, abasourdi par son propre silence, pendant une mi-temps entière, suivi de ses trois exploits. Les réconforts de Macron n’y feront rien…

Ben alors Kiki, ce n’est qu’un jeu, faut bien qu’il y en ait un qui perde parfois…

Rendez-vous est pris pour dans deux ans (Euro) et quatre ans. Si l’équipe de France garde un tel moral et une telle capacité de revenir au score, un avenir radieux brille devant elle.

Et Messi, espérons-le, sera à la retraite.

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