L'impact d'Internet sur l'économie française

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Vous l’avez surement vue passer cette semaine, l’étude publiée par le cabinet McKinsey et cofinancé par Google, réalisée au dernier trimestre 2010, et dont les conclusions ont de quoi surprendre.


Essayons d’y voir plus clair dans cette avalanche de bonnes nouvelles, à la gloire de l’économie numérique.

  • 3% du PIB (ou 72 Mds d’euros en 2010). Fort bien, mais ce n’est pas avec les startups et les web agencies, aussi dynamiques soient-elles, qu’on arrive à un montant à 11 chiffres. L’étude comptabilise en effet, dans la filière Internet, les activités des opérateurs de télécommunication (Orange, SFR, Bouygues et Iliad…), celles des activités informatiques (matériel et logiciel), le e-commerce et la publicité en ligne. Bref, la téléphonie mobile, c’est de l’internet (eh oui, depuis quelques années déjà) tout comme une bonne part des ventes de PC, destinés à un accès internet.
  • Un quart de la croissance française. Mais où sont passés l’aéronautique, l’automobile, les services, le nucléaire, sans parler de la banque? Ces secteurs ont, semblent-ils, renoncé à porter l’étendard du savoir-faire français. Les grands noms de l’industrie n’ont pas arrêté de sous-traiter en dehors des frontières nationales. A l’inverse, les acteurs de l’Internet français s’appuient majoritairement sur des salariés dans l’hexagone (à l’exception des centres d’appels en Tunisie et au Maroc, ou de certains éditeurs de logiciels qui s’appuient sur du développement en Inde, suivez mon regard…).
  • 1,15 millions d’emplois en 2010. Et 25% de la création nette d’emplois. Et dire qu’il aura fallu attendre cette année pour voir éclore la première école spécialisée sur les métiers du web… En vérité, la plupart des débouchés en sortie des écoles d’informatique vont vers le web. Mais de là à comptabiliser plus d’un million d’emplois, cela peut paraître surprenant. Il serait tout aussi intéressant de comparer les créations d’emplois dues au Web, aux destructions qui ont eu lieu dans d’autres secteurs: automobile, banque, en particulier.
  • Un impact sur les performances des entreprises. J’aurais plutôt parlé d’un impact sur le mode de fonctionnement des entreprises: appels d’offres, relation client, support, Internet a changé la manière de faire du business: l’essor des médias sociaux bien sûr, mais aussi la dématérialisation de nombreux échanges, une plus grande efficacité du multi-canal, etc.

Le rapport parle d’effets considérables sur la société française. Bien entendu, mais sur la société allemande, américaine, japonaise ou canadienne tout autant. On a l’impression que ce rapport enfonce des portes ouvertes. Mais il servira sûrement au nouveau ministre délégué à l’économie numérique pour obtenir quelques crédits supplémentaires…

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