Blade Runner, l'homme le plus rapide du monde?

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J’ai découvert dans le supplément NYT du Monde de ce week-end (dommage qu’il ne soit pas disponible en téléchargement) l’incroyable histoire d’Oscar Pistorius, l’athlète le plus rapide .. qui court sans jambes. Ou plutôt sans jambes naturelles.

Sud-Africain de 21 ans, Pistorius a été amputé des deux jambes à 11 mois, en raison d’une malformation congénitale. Il n’a, pour ainsi dire, jamais connu l’usage de ses jambes naturelles, et de ce fait, ne ressent aucun manque particulier, par opposition à certains athlètes ayant été amputés dans un âge plus avancé. Doté de jambes artificielles, il a connu une progression remarquable ces deux dernières années, raflant les médailles du 100m, 200m et 400m aux jeux paralympiques. Mieux, ses temps sont incroyablement bons, et lui permettraient de se classer en finale d’une course équivalente chez les femmes. Ila réalisé 46.56s au 400m aux championnats d’Afrique du Sud, ce qu ilu ia valu la seconde place.

Oscar Pistorius souhaite désormais se confronter à des athlètes valides. Il se prépare pour les JO de 2008 à Pékin, et pourrait y faire sensation. Mais il y a un hic. L’IAAF considère que Pistorius bénéficie d’un avantage par rapport à ses concurrents, du fait de ses jambes artificielles! Faux, répondent Pistorius et son entraîneur, arguant que ces jambes artificielles ne sont pas si avantageuses que cela: elles sont sensibles au vent, à la pluie, et nécessitent un effort bien plus important au démarrage.

Considérer le moyen de surmonter un handicap physique comme un avantage, c’est le monde à l’envers! Ce débat insensé me rappelle celui qu’a connu Christophe Huchet , le président de mon club de natation il y a une quinzaine d’années. Christophe n’a pas d’avant-bras droit. Ce qui ne l’empêchait pas d’être un excellent nageur. En mars 1996, agé de 28 ans, il réalise le 9e temps des 100m brasse. Mais un juge l’a déclassé en 148e et dernière position, sous prétexte qu’il n’avait pas touché le bord de la piscine des deux mains! Depuis, Christophe a eu sa revanche, et obtenu une première place en mars 1997.

 

Espèrons que Pistorius réussira à obtenir gain de cause. Ce serait alors une victoire pour lui-même, pour le sport sud-africain, toujours aussi étonnant (souvenez-vous de Zola Budd), et surtout, pour une certaine vision du sport, celle d’un véritable dépassement de soi. En ces temps de dopage, voila un exemple à suivre.

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