La prochaine conférence mondiale du web se déroulera à Lyon du 16 au 20 avril prochain. Voici un rapide compte-rendu en direct de la conférence de presse organisée ce matin dans les locaux du CNRS.
Le CNRS, c’est 10 instituts. Michel BIDOIT représente l’INS2I (sciences de l’ingénierie et des systèmes): cela couvre des disciplines comme l’informatique, l’automatique, la robotique, le traitement des systèmes et des images, les systèmes sur puces. Il insiste sur les liens entre toutes les discplines: l’informatique était autrefois lié aux mathématiques, il faut maintenant s’intéresser aux liens avec les sciences sociales, la biologie, etc. Les enjeux dans les sciences du vivant ou du comportement sont gigantesques. Le CNRS s’associe donc à la conférence www2012, avec trois grands sujets de prédilection:
comment exploiter la richesse du web: comment tirer de la connaissance et du sens de ces énormes volumes de données.
l’évolution du web, le web de demain: nouveaux outils, nouveaux usages, nouveaux services.
l’impact du web sur la société et son rôle social: l’analyse des réseaux sociaux est un sujet de préoccupation.
Alain MILLE
Les conférences www existent depuis 1991, sur une base ternaire: Asie/Pacifique, Amériques, Europe (note: et l’Afrique?). Cette année, ce sera à Lyon du 16 au 20 avril prochain. Les universités et grandes écoles Lyonnaises s’y sont associées, ainsi que le CNRS et l’INRIA.
Qu’est devenu le web en 2012? Un gigantesque système d’information, complètement distribué. Pour la première fois dans la courte vie de l’informatique, les utilisateurs se sont emparés de l’outil informatique pour l’adapter à leurs propres besoins, sans cahier des charges. Chacun contribue à l’évolution du web, à sa manière. La toile est tissée de manière continue, et mondiale. Les noeuds du web sont des cellules actives, qui disposent de leurs propres ressoures: le système est devenu pro-actif. Chaque noeud augmente sa capacité et agit sur les autres.
Pour les utilisateurs, l’exploitation du web se fait au travers de navigateurs, et avec l’aide de moteurs qui permettent d’organiser, indexer les ressources. Le comportement du web a-t-il été prévu pour cela, ou a-t-il été influencé par les premiers usages: on est dans un problème du genre de l’oeuf et de la poule.
Le web concerne presque toutes les activités humaines: aujourd’hui, il serait sans doute plus rapide de lister les activités qui n’utilisent pas encore le web, que celles qui utilisent le web. Le système d’information web évolue de manière plastique (cf. cloud computing). Le web se pose des questions liées au développement durable et aux ressources énergétiques. La complexité du web relève de la complexité du vivant, du social, du politique, de l’humain. Le web est un dispositif social, qui n’échappe pas à la notion de confiance (note: la base de tout engagement social, sur le web ou ailleurs).
L’impact économique du web est un enjeu de société, mais les économies du web sont en perpétuelle évolution, avec leurs propres contradictions et les frictions avec les autres modèles économiques, plus traditionnels.
Cette grande diversité du web justifie le travail de recherche mené au CNRS et dans d’autres grandes institutions.
La conférence commencera par 29 ateliers, pluridisciplinaires (quelques uns très techniques). C’est aussi 19 tutoriaux. La conférence web4all (accessibilité) accompagnera le www2012. Des intervenants comme Neelie Kroes, Tim Berners Lee, Gilles Babinet, Bernard Stiegler, etc.
Une série de tables rondes ouvriront aussi al conférence, elles porteront sur l’éducation, la démocratie, le journalisme, les « humanités » (sciences humaines) numériques, l’art, etc.
Il y aura 108 papiers présentés (sur 900 proposés), sur une grande variété de sujets: industrie, technologie, recherche, le programme est très impressionnant (note: je confirme).
Enfin, un programme off aura lieu en parallèle.
Julien MASANES
Il représente une session particulière sur les projets européens. Objectif: montrer la dynamique et présenter les résultats des projets de recherche menés et financés par l’Union Européenne. Quelques chiffres: la recherche en Europe est « cadrée », les programmes durent de 4 à 5 ans. Cela représente un budget de 9,1 milliards d’euros sur le programme cadre actuel (le 7e): les capacités de financement sont comparables à ce que peuvent mobiliser les pays eux-mêmes, voire les Etats-Unis.
Les grandes tendances: le traitement de grandes bases de données (note: Ekoz…). L’expérimentation à grande échelle est impérative, mais la recherche publique a de grands problèmes sur ce point par comparaison avec les sociétés comme Google (note: ou Exalead…).
23 projets seront présentés: des formats courts, des démonstrations, des sujets comme le social computing ou autour du search (note: toujours à la mode).
Gregory GREFENSTETTE
Exalead est une division de Dassault Systèmes depuis 2 ans. Exalead est le dernier moteur de recherche à indexer tout le web en Europe. Il indexe 16 milliards de pages à l’heure actuelle. Mais son but ultime, c’est l’indexation pour les entreprises. Deux phénomènes intéressants:
Big data: l’internet était construit par des hommes, désormais il est construit par des machines (internet de données). C’est un sujet prioritaire.
Open data: c’est un mouvement qui vise à permettre l’interconnexion entre les systèmes d’information. Exalead s’associe à Yahoo! pour cela (industry track)