Voyage aux frontières de la vie

Cet article vous a plu ? Pourquoi ne pas le partager ?

J’ai déjà évoqué, il y a quelques temps, la passionnante série d’émissions consacrées à Nathalie Cabrol, dans À voix nue. Convaincu par ses propos, je n’ai pas pu m’empêcher d’acheter l’autobiographie que cette dernière a publié il y a quelques années à peine, et intitulée : Voyage aux frontières de la vie. On y retrouve la trame de ce qu’elle racontait dans l’émission de radio citée précédemment, et surtout une abondance de détails et d’anecdotes sur son parcours et ses recherches.

Nathalie Cabrol y expose les deux premières phases de sa vie, ces deux périodes de 28 années chacune (un clin d’oeil aux cycles solaires calendaires, qui durent également 28 ans ?). Dans la première phase, on découvre une fille timide, issue d’un milieu modeste, qui sans faire de grandes études, découvre très tôt sa passion pour l’observation et la plongée. Elle fait, à la fin de ses études, une rencontre qui changera sa vie, celle d’un monsieur bien plus âgé qu’elle, qui deviendra son compagnon de route.

Le seconde phase l’amène chez NASA Ames, le centre de recherche où elle va pouvoir apporter d’importantes contribution, sur les rovers appelés à parcourir quelques arpents de Mars, mais aussi sur l’étude du développement de la vie dans des milieux extrêmes, en allant observer ce qui se passe au sommet des volcans de l’Altiplano. On y retrouve une multitude de récits d’escalade, souvent trépidants, aussi bien aux Etats-Unis qu’en Amérique du Sud.

Au final, le parcours de Nathalie Cabrol est celui d’une chercheuse qui, à plus de soixante ans maintenant, reste passionnée par la recherche, et surtout par une approche multi-disciplinaire de l’observation. C’est le moteur qui lui permet d’aller au-delà d’une exploration trop cloisonnée. Aujourd’hui à la tête de l’institut SETI qu’elle a contribué à relancer, elle expose sa vision de l’avenir de la recherche de la vie dans d’autres systèmes.

Son parcours l’a également amenée à prendre conscience du changement climatique et de ses répercussions, d’abord en observant les changements survenus au fil du temp sur les lacs qu’elle fut amenée à explorer, au début du siècle, puis en comparant les destins parallèles de Mars et de la Terre. Elle nous rappelle, judicieusement, que les mécanismes en oeuvre de nos jours sur notre petite planète, sont ceux qui ont transformé Mars en une planète aride et stérile. Mars est peut-être la prochaine étape du développement humain, mais sa surface n’a rien de particulièrement attirant, et si l’environnement terrestre s’apprête à devenir de moins en moins accueillant, je doute que celui des proches planètes proches le soit particulièrement.

Moralité : l’herbe n’est pas plus verte ailleurs. Nous ferions bien de tenir compte des messages que nous adresse Nathalie Cabrol. L’astrobiologie serait-elle une forme d’écologie ?

Cet article vous a plu ? Pourquoi ne pas le partager ?