The Spy and the Traitor

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Poursuivant sur ma lancée après le monumental roman de Robert Littell sur la CIA, et sur les conseils de celui qui m’en avait recommandé la lecture, je viens de finir un autre livre d’espionnage : The spy and the traitor. Si le sujet central est à peu près le même, bien des choses opposent cependant ces deux livres.

MI6 vs. KGB vs. CIA

Si le premier est une fiction basée sur des événements et certains personnages réels, le livre de Ben Macintyre, lui, est une biographie, centrée sur un personnage réel, et où certains des protagonistes, bien réels, sont cependant masqués sous des noms imaginaires pour ne pas pouvoir être identifiés.

De même, Littell s’intéresse avant tout à la CIA et propose peu à peu une réflexion éthique sur le rôle des services de renseignement dans une démocratie. Macintyre lui se penche principalement sur le KGB, et un peu moins sur le MI6, les services britanniques. La CIA n’y tient qu’un rôle secondaire…

Enfin, et surtout, là où Littell accompagne une poignée de héros américains, Macintyre s’intéresse à un personnage central : Oleg Gordievsky. Il faut dire que c’est un sacré numéro, celui-là. En pleine guerre froide, il ne va pas hésiter à mener une double vie par pure conviction idéologique…

Inside KGB

Né d’un père officier du KGB, frère d’un autre officier du KGB, tout destinait le jeune et athlétique Oleg à une carrière prestigieuse au sein de l’organisation. Il finira d’ailleurs colonel, et presque rezident – patron – de l’antenne londonienne… Une organisation dont Macintyre fournit d’ailleurs une description assez poussée en guise d’introduction, détaillant les différentes directions et les différents « métiers » qu’on y trouve : des métiers techniques, du pilotage d’agents, de la communication politique, de l’observation… Pour Oleg, intéressé par les langues, ce sera plutôt la filière « politique » : mener le jeu d »influence et de subversion qu’on attend de tout représentant soviétique à l’étranger.

Pourtant, tout ne se passe pas comme prévu. Au contact de la culture occidentale, Oleg Gordievsky ouvre les yeux sur la réalité communiste. Il comprend les mensonges du régime, se met à douter. A priori, ce n’est pas idéal pour faire carrière au KGB… Oui mais voilà, il fallait compter sur les services secrets britanniques. Toujours à la recherche d’agents russes à retourner – la défection Kim Philby est encore fraîche – ils finissent par approcher le jeune Oleg, et par le convaincre de poursuivre sa carrière, tout en collaborant avec eux. Ce sera le début d’une collaboration fructueuse sur une quinzaine d’années, commencée au Danemark, et qui s’achèvera sur le plus haut poste d’un officier du KGB au Royaume-Uni.

Un héros ordinaire ?

Est-ce la fin ? Et bien non. Car au moment où tout devrait finir en apothéose, Gordievsky est trahi. Rapatrié à Moscou, il subit un interrogatoire surréaliste, et finit par se décider à activer la procédure d’extraction mise au point des années auparavant par le MI6. Le reste, je vous laisse le découvrir dans ce livre passionnant, mais écrit dans un style journalistique, peut-être un peu trop mâtiné de superlatifs.

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