Ruy Blas

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Vous avez aimé La folie des grandeurs? Vous adorerez Ruy Blas. Et pour cause, c’est de cette tragédie en cinq actes que Gérard Oury a tiré la célèbre comédie où Yves Montand réveille Louis de Funès en lui murmurant « Monsignor, il est l’or »… Les amateurs de Hugo et de Louis de Funès ont donc rendez-vous au Théâtre du Ranelagh, où se joue actuellement cette pièce.

Revoici donc Don Salluste, déchu par la Reine, Marie-Anne de Neubourg, fraichement épousée par le Roi Charles II, qui passe son temps à chasser les loups. Pour se venger, Salluste va profiter du béguin de son laquais, un certain Ruy Blas, et va ourdir un complot visant à faire tomber la Reine. Il va faire passer Blas pour son propre cousin, Don Cesar de Bazan, comte de Garofa, aventurier oublié du reste de la cour. La Reine va s’enticher du faux Cesar, jusqu’au dénouement final, dans une auberge isolée où tout ce petit monde se retrouve…

Bien sûr, la comédie de Gérard Oury, qui tient lui-même le rôle de Don Salluste à la Comédie française, n’a qu’un lointain rapport avec la tragédie inventée par Victor Hugo. Mais on se plait à y retrouver les répliques de l’une chez l’autre, et à comparer les deux versions: « un mien cousin, Sire », « bon appétit messieurs », « une reine d’Espagne ne regarde pas par la fenêtre ».

Au Ranelagh, les comédies de la troupe des Nomadesques livrent un spectacle agréable. Salluste est ignoble à souhait, Ruy Blas est transparent, la duègne n’a rien à envier à Alice Sapritch, et Don Cesar – le vrai – respire la fraîcheur. L’actrice qui incarne la Reine joue parfaitement, mais il lui manque hélas de cette candeur propre à l’actrice qui tenait ce rôle dans la version cinématographique – et qui sombra quelques années plus tard dans le cinéma pornographique, mais c’est une autre tragédie.

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