Pessah, la poussière et les Turcs

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Chaque année, à la meme époque, autour de l’équinoxe de printemps, c’est la même histoire. Des millions d’individus nettoient de fond en comble qui leur maison, qui leur voiture, qui leur appartement, afin d’éliminer toute trace de levain. Vous devinerez facilement quel lien unit tous ces individus.

Pour ma part, j’ai entamé ce grand nettoyage cet après-midi, car j’y attache une grande importance: il est pour moi l’une des rares occasions de renouer avec ma bibliothèque, mes dizaines de livres et de fragments de journaux que je conserve méticuleusement, comme autant de parcelles de ma mémoire. Cette année, je suis tombé par hasard sur un texte découpé dans Courrier International (No 620) en septembre 2002. Un texte sur l’unité inexistante de la nation Ukrainienne. Ce texte citait un entretien que l’auteur avait eu avec un ami Turc, et ces quelques lignes m’avaient frappé. C’est pourquoi je souhaite les reproduire ci-après.

"Dans mon pays (La Turquie), il y a quatre professions clés. D’abord les militaires: ils sont le caractère de la nation. Ensuite les enseignants, l’intelligence de la nation. Puis les médecins, la santé de la nation. Et enfin les policiers, la sécurité de la nation. Les représentants de ces quatre métiers jouissent du plus grand respect de l’opinion publique, et ils sont les mieux payés par l’Etat".

On trouve plusieurs notions importantes dans ce texte. D’abord l’existence de valeurs au sein de la société turque. On peut discuter de ces valeurs, et de l’ordre indiqué, mais le fait est qu’elles existent. Je doute que ces valeurs existent encore en France. Ensuite, le fait d’appartenir à une de ces quatre catégories de fonctionnaire , en Turquie, c’est l’assurance du respect de la nation, et d’un niveau de vie honorable. Rien de tel pour que ces catégories attirent les meilleurs éléments, et non ceux qui n’ont pu trouver d’autres professions que celles-là, comme c’est parfois le cas en France pour l’enseignement ou l’armée. Enfin, contrairement à la France ou aux Etats-Unis, où la médecine libérale peut mener aux extrêmes (médecine à deux vitesses, médecine "judiciarisée") la Turquie a adopté un corps médical de fonctionnaires, appréciés et respectés.

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